S'exhibant torse nu sur un tank russe aux portes de l'Ukraine, Vladimir Poutine est ainsi illustré par le célébrissime magazine anglais «The Economist» pour traduire la mainmise russe sur la Crimée. Cette affaire bien loin du Maroc ne pourrait pourtant nous laisser indifférents tant l'enjeu est géo-stratégiquement universel, car ce dossier consacre le retour en force de la Russie sur l'échiquier international par le durcissement de ses positions tant en Syrie qu'en Ukraine. Ainsi, Poutine met à nu l'impuissance des USA et de l'Europe face à ce géant qui se réveille subitement. En effet, force est de constater que l'homme fort de Moscou paraît développer plus que jamais un sentiment de vengeance de «l'honneur» des Russes, stigmatisé au lendemain de la chute du mur de Berlin. Désormais, il faudra que le monde tienne compte du caractère de cet homme qui croit dur comme fer que le monde appartient aux puissants. Au XXe siècle, ce même monde subissait le diktat des deux superpuissances de l'époque, les USA et l'URSS. De nos jours, nous assistons à des cycles d'hégémonies politiques et militaires. L'Amérique de G.Bush a rasé l'Afghanistan, détruit l'Irak et a mis la carte politique au Moyen-Orient sens dessus dessous au grand mépris du Conseil de sécurité, pendant une décennie. À présent, c'est au tour de la Russie de Poutine de défier le monde par la force en s'appuyant sur son arsenal nucléaire de dissuasion. Pendant ce temps, l'autre géant, la Chine, prépare doucement mais sûrement son imminent leadership sur l'économie mondiale, mais cela est une autre paire de manches.