L'année 2013 a été celle de la reprise, sur le plan économique à l'international mais aussi pour les investisseurs en capital marocains. Les levées, tout comme les investissements, ont vu leur hausse s'accélérer. La convalescence économique à l'échelle mondiale commence à être plus tangible. Selon l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), les levées de fonds à l'international ont atteint les 431 milliards de dollars en 2013, soit un bond de 36% d'une année à l'autre et une croissance annuelle moyenne pondérée de 24% depuis 2010 (au lieu de 18% entre 2010-2012). Au Maroc, les levées de fonds se sont chiffrées en 2013 à 1,29 MMDH, soit un cumul de 10,68 MMDH depuis le démarrage de cette industrie. Stéphanie Billard, manager à Grant Thorton conseil, souligne que «la taille moyenne des fonds de 3e génération (depuis 2011, ndlr) a doublé avec l'émergence de fonds transrégionaux tels que MPEF 3, CNAV 2 et Mediterrania 2 pour s'établir à 502 MDH contre 258 MDH pour la 2e génération (de 2006 à 2010, ndlr)». D'ailleurs, 65% des fonds levés depuis 2012 sont issus de fonds transrégionaux, rappelle-t-elle. Une embellie se dessine donc pour les 19 sociétés de gestion de capital investissement que compte le royaume. Parallèlement à cette reprise à la hausse des levées, les investissements reprennent aussi. En 2013, 17 entreprises ont profité d'injections de 686 MDH, contre 282 MDH en 2012 dans 6 entreprises. En cumulé, le financement apporté par le capital investissement s'élève à 4,2 MMDH pour financer 145 entreprises. Celles-ci se répartissent essentiellement entre services et transport (24%), industries autres que l'automobile, chimie et agroalimentaire (20%), construction BTP (18%) et distribution et négoce (12%). Sur le plan des performances, ces entreprises ont vu leur chiffre d'affaires croître annuellement en moyenne de 13,8%. Pour les capital investisseurs, les sorties leur ont permis de récupérer 1,9MMDH. 86% de ces désinvestissements se sont faits par cession à des industriels ou cession de titres cotés, depuis 2011. Ces sorties ont permis de générer un TRI moyen brut de 15% pour une durée moyenne d'investissement de 5,8 années. Des perspectives prometteuses Pour 2014, les sociétés sondées veulent d'abord se focaliser sur les investissements. En effet, depuis plusieurs années, les capital investisseurs peinaient à trouver des entreprises présentant un bon potentiel et s'intéressant à ce type d'investissement. D'ailleurs, chaque année -y compris en 2013- près de 17 sociétés (en moyenne) font appel à des capital investisseurs. 33%, donc, des sondés jugent prioritaire d'investir dans de nouvelles entreprises. La levée de fonds vient en seconde position avec 26%, étant donné que seulement 4 MMDH demeurent disponibles pour l'investissement, dont 3,2 MMDH levés en 2012 et 2013. Le management des entreprises sous performantes et la recherche de sorties viennent ensuite dans le classement. Par ailleurs, bien que la levée de fonds vienne en seconde position des préoccupations des sociétés de capital investissement, seulement 17% la prévoient pour ce premier semestre. 28% préfèrent attendre le second semestre pour la réaliser. 22% comptent y procéder au premier semestre de 2015 et 17% pour le second semestre de la même année. En revanche, 17% n'ont pas planifié de levées de fonds. Sur le plan des sorties, 35% des sondés ne l'ont pas planifié contre 15% qui la prévoient pour le premier semestre de l'année en cours, 23% pour le second semestre 2014, 12% pour le premier semestre 2015 et 15% pour le second semestre de la même année.Sur le plan des investissements, il est prévu d'investir l'équivalent de 1,58 MMDH au cours de 2014, dont 30 MDH en amorçage, 110 MDH en risque, 1,186 MDH en développement et 255 MDH en transmission. Par secteur, l'agroalimentaire est en pole position avec 17% des intentions d'investissement dans les 5 années à venir.