Le cumul des fonds levés à fin 2012 s'élève à 9,4 Mds de DH. Globalement, l'impact socio-économique est important. L'Association marocaine des investisseurs en capital dresse le bilan 2012. C'est hier que l'Association marocaine des investisseurs en capital a présenté les résultats sur l'étude relative au bilan de l'année 2012, confiée au cabinet Fidaroc. En guise d'introduction, il est utile de rappeler que l'année écoulée était difficile, aussi bien sur le plan international que national. Au niveau mondial, elle a été particulièrement secouée par l'aggravation de la crise européenne, le retour de la récession au Japon et le ralentissement des économies émergentes. En 2013, les prévisions, telles qu'élaborées par le FMI, sont en légère amélioration avec comme vecteurs de croissance les pays émergents, les pays en développement et les Etats-Unis. «L'année 2013 verra symboliquement la part des pays en développement dépasser celle des pays développés dans le PIB mondial» souligne-t-on dans l'étude. Aussi, 2012 a-t-elle été marquée par une reprise timide des marchés financiers mondiaux qui ont bien rebondi (CAC 40 +15,2%, Dow Jones +6%) après une année 2011 désastreuse. En revanche, pour la Bourse de Casablanca, l'année a été globalement négative avec un faible niveau d'introduction en bourse (1 seule en 2012 et 6 depuis 3 ans), un déséquilibre de la balance des paiements, une méfiance des institutionnels et un manque de liquidité du marché. Cette morosité de la bourse de Casablanca n'est pas exempte d'incidences sur l'investissement parce qu'elle bloque la voie de sortie (cotation en bourse). La performance portée par le capital développement et transmission Exception faite de quelques pays, la pénétration du capital investissement en 2012 a été inférieure à celle de 2011. Le Maroc, avec un taux de pénétration de 0,04%, se situe dans la moyenne des pays de la zone MENA. C'est un taux faible par rapport à des marchés matures, mais cela suppose également que le Maroc dispose encore d'une large marge de manœuvre. «L'année 2012 a vu une forte croissance de la collecte de fonds avec la création des fonds public-privé (3P Fund et PME Croissance), le fonds Emerald spécialisé dans l'agro-industrie et CNAV 2», soulignent les analystes de Fidaroc. Le montant total des fonds levés, depuis l'origine, s'élève à 9,39 Mds DH, mais ceux encore disponibles représentent 3,9 Mds DH. Les investissements de l'année 2012 s'élèvent à 307 MDH avec 7 nouveaux investissements et 9 réinvestissements. A fin 2012, le cumul s'élève à 3,6 Mds DH dans 140 entreprises (dont 98 encore en portefeuille). Les investissements sont réalisés pour les 3/4 en fonds propres dans les entreprises cible. A noter que l'investissement des fonds émirati d'Abraaj Capital dans Saham Finances (125 M$) n'a pas été pris en compte pour des raisons méthodologiques. Globalement, on peut dire que sur le plan investissement, 2012 se veut une année très moyenne à cause d'une bourse qui n'est pas dynamique et de l'existence de plusieurs fonds en fin de période d'investissement, soit 13/36. Ce qui est énorme ! En ce qui concerne le stade de développement des entreprises investies, les investissements en stade de création se poursuivent mais ne représentent en valeur que 7%. La performance reste portée par le capital développement et transmission. Concernant la répartition géographique, la part du Grand Casablanca se réduit progressivement au profit des diverses régions. Et ce sont les investissements dans les secteurs des services, de la construction BTP et les industries chimiques et agroalimentaires qui prédominent. L'impact socio-économique se révèle intéressant grâce à une hausse du chiffre d'affaires des entreprises investies (16,41% à fin 2012) et de l'effectif de l'emploi, d'autant plus que la conjoncture actuelle est très morose. Mieux encore, l'investissement ou le réinvestissement dans les entreprises se traduit par une évolution de la responsabilité sociale (charte d'éthique, protection de l'environnement, plan annuel de formation, indicateurs de performance...). Les prévisions pour l'année 2013 augurent d'une prédominance de fonds transrégionaux dans la 3ème génération, ainsi que d'un élargissement sectoriel et régional des actes d'investissement. ■