Riche d'un fort potentiel arboricole, la province d'Al Haouz s'est orientée, ces dernières années, vers la promotion de certaines filières à forte valeur ajoutée, tel que le noyer. La superficie dédiée à cet arbre au niveau de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz est estimée à 1.930 ha, dont plus de 1.500 ha uniquement dans la province d'Al Haouz, soit près du tiers de la superficie plantée en noyer à l'échelle nationale. Toutefois, la productivité, demeure faible, avec en moyenne 0,42 tonne/ha dans les zones irriguées et 0,22 tonne/ha dans les terres bour. L'attachement de la population locale à cet arbre depuis des siècles, conjugué aux potentialités que recèle la province et au souci d'améliorer les conditions socio-économiques, notamment de la femme rurale, à travers la création des AGR (Activités génératrice de revenus), ont poussé le ministère de l'Agriculture, les Eaux et forêts, la province et la société civile, à placer cette filière au cœur des efforts de développement agricole, notamment via une série de mesures incluses dans le Plan régional «Maroc Vert». Bientôt, une usine d'extraction d'huile ! Ces actions portent essentiellement sur l'extension de la superficie consacrée au noyer, l'augmentation de la productivité pour atteindre une moyenne de 0,5 tonne/ha, soit une augmentation de 35 %, l'organisation des producteurs dans le cadre d'associations et de coopératives, la création d'unités pour la valorisation de la production, l'amélioration de la qualité du produit et sa classification. Lahoucine Zâarour, président de l'association «Les amis du parc national de Toubkal pour la préservation de l'environnement et de l'arbre du noyer», organisatrice du festival des noix d'Asni, qui soufflera cette année sa 6e bougie, se dit fier des efforts déployés pour la promotion des noix et des produits dérivés, tout en plaidant, par ailleurs, en faveur de plus de sensibilisation des agriculteurs quant à l'importance de cet arbre. Il a, dans ce sens, évoqué la mise en place, prochainement, dans la commune d'Asni, d'une unité d'extraction d' huile de noix, ainsi que d'une pépinière pour la production de plants de noyer, dans le but d'encourager les cultivateurs de cette zone à s'intéresser davantage à cet arbre. Cette expérience pilote a déjà commencé à donner ses fruits dans une autre commune de la province, à savoir Ighil, qui a vu naître, dans le cadre de l'INDH, une unité d'extraction d'huiles de noix et d'amandes, dont la gestion a été confiée à l'Espace de développement des associations de Tamounte, pour un investissement total de 230.000 DH. Ce projet, qui se fixe pour objectif la valorisation des noix et amandes, la création de revenus complémentaires, et la promotion de l'esprit de solidarité chez les bénéficiaires, profite directement aux associations de Tamounte, soit une vingtaine de douars et, indirectement, aux douars situés en amont de la vallée Ougdemi, soit 1.000 foyers (6.000 âmes). Selon ses initiateurs, ce projet a vu le jour en raison de l'existence d'un potentiel de production de noix évalué à 320 tonnes, d'un mode de commercialisation traditionnel de ces fruits, à même de profiter uniquement aux intermédiaires et spéculateurs, et de l'application d'un prix de vente au kg, au niveau local, estimé à 35 DH (inférieur à celui appliqué dans les marchés), alors que celui-ci, après valorisation (extraction de l'huile de noix), sera aux alentours de 400 DH le litre. Ce projet, qui porte sur l'extraction de l'huile de noix et de sa mise en bouteille, avec un étiquetage faisant référence à la vallée d'Ougdemi, aura pour effet direct l'amélioration des conditions socio-économiques des populations pauvres, notamment les petits producteurs, l'implication de la population cible dans le développement économique local, et le renforcement des capacités des producteurs dans le domaine agricole.