L'utilisation de la capacité réceptive au sein de l'université Ibn Zohr d'Agadir est passée de 240% à 165% actuellement. La baisse de ce taux passe impérativement par le renforcement de la capacité d'accueil dans le cadre du plan de décentralisation de l'université Ibn Zohr. Après le lancement des facultés polydisciplinaires d'Ouarzazate et Taroudant ainsi que d'autres infrastructures d'accueil, la présidence vient de donner le coup d'envoi des travaux de construction de l'annexe d'Aït Melloul. Le terrain affecté, d'une surface de 27 ha, se situe à proximité de l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II sur la route nationale n°10 dans la localité d'Azrou. Concernant l'enveloppe budgétaire, celle-ci est de 50 MDH. Après plusieurs tractations et procédures judiciaires diverses, notamment l'assainissement de la situation juridique et foncière du terrain forestier et le règlement de la question des droits de rémunération des services rendus par l'Agence urbaine d'Agadir, le projet portant le dossier n°216/0011/13 a acquis son autorisation de construire. La clôture du terrain a été déjà faite après la validation du projet par la commission des grands projets. La distraction du régime forestier de la parcelle de terrain par la commission concernée est intervenue, revêtant un but d'utilité publique. Les travaux de construction de la première tranche (5 ha) ont été confiés, suite à un appel d'offres lancé par l'université Ibn Zohr, à l'entreprise El Oillaf Sarl, une des sociétés opérant dans le secteur du BTP. L'aménagement du site sera réalisé progressivement. La 1re tranche devrait être opérationnelle lors de la prochaine rentrée universitaire. Elle comprendra la construction de cinq amphithéâtres d'une capacité totale de 3.000 places et d'un bloc de 20 salles de 175 places chacune. En revanche, l'obstacle auquel est confrontée l'Université Ibn Zohr demeure le faible taux d'encadrement. Les effectifs devraient augmenter à un rythme soutenu et devraient dépasser les 100.000 inscrits en 2015/2016. En vue également de remédier à cet obstacle, l'université réclame un plus grand nombre de postes budgétaires. Par ailleurs, il y a lieu de noter que l'université est classée à la 94e place par le site 4icu.org en termes de visibilité, à travers la qualité des sites web des établissements en Afrique. Omar Halli, Président de l'université Ibn Zohr Les ECO : Qu'est-ce qui a motivé le choix du site d'Aït Melloul? Omar Halli : Le choix de cette implantation n'est pas arbitraire, le flux provenant de la préfecture d'Inezgane-At Melloul étant égal à celui d'Agadir Ida Outanane. C'est pourquoi nous avons acquis, à l'aide des Eaux et forêts, cette parcelle en vue de satisfaire les besoins de ce grand bassin de recrutement. Grâce à ce projet, mais aussi au centre de Guelmim, l'université gardera son rythme d'augmentation de 20% de sa capacité réceptive. Qu'en est-il du volet social ? Ce volet ne sera pas épargné, notamment le transport et la cité universitaire pour les éventuels besoins des étudiants. Dans un 1er temps, l'annexe se focalisera sur les étudiants de la préfecture d'Inezgane-At Melloul. Notre étude sur la mobilité a montré des difficultés de déplacement de la part des étudiants vers Agadir, surtout durant les heures de pointes. Notre vision est de créer un pôle universitaire de proximité. Côté cursus, toutes les filières ne seront pas représentées. Les commissions au sein du conseil de l'université se chargeront de cela. Le projet est implanté dans un site couvert d'arganiers. Quelles sont les mesures prises pour minimiser l'impact sur l'environnement ? Pour la question de la distraction du régime forestier, nous nous sommes déjà réunis avec les usufruitiers de cette zone pour les indemniser de leurs droits d'exploitation. S'agissant de la nature du couvert végétal, l'arganier ne sera arraché que si le besoin s'en fait vraiment ressentir. Un recensement a été déjà réalisé grâce aux Eaux et forêts pour une éventuelle réimplantation.