L'affaire du dopage de Meryem Selsouli et de Jamal Chatbi est loin d'être close. En attendant le verdict de la Fédération royale marocaine d'athlétisme (FRMA), les deux athlètes poursuivent actuellement leurs entraînements sans pouvoir toutefois accéder au centre de Rabat. Rappel des faits. Jamal Chatbi a subi un contrôle positif au Clenbuterol (un anabolisant). Meryem Selsouli par contre, a été déclarée positif à l'EPO lors du championnat du monde d'athlétisme à Berlin. Devant les juges Aux dernières nouvelles, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) vient de notifier le résultat des échantillons des deux athlètes à la FRMA. La balle est désormais dans le camp de la fédération marocaine. «Le conseil disciplinaire de la fédération a convoqué Meryem Selsouli pour entendre sa version. Un rapport sera remis dans ce sens au bureau fédéral. Ce dernier se chargera d'arrêter la sanction applicable à l'encontre des deux athlètes», souligne-t-on auprès de sources informées auprès de la FRMA. Si l'échantillon B de Meryem Selsouli s'avère positif, elle devrait subir une suspension dont la durée minimum est de deux ans. Au contraire, Jamal Chatbi ne risque pas une lourde sanction. Il peut écoper d'un avertissement ou d'une suspension ne dépassant pas six mois. Que risquent les deux athlètes ? Installé depuis quinze ans en Italie, l'athlète a été opéré peu avant le démarrage des mondiaux de Berlin d'une polypose nasosinusienne (maladie inflammatoire), ce qui a nécessité son recours à l'usage du clenbuterol. Jamal Chatbi pouvait échapper à la sanction sous réserve de sa remise à la commission d'Antidoping suisse de l'Autorisation d'usage à des fins thérapeutiques. Dans ce cas, cette commission pouvait lui accorder le droit de faire usage de substances ou de méthodes bannies figurant sur la liste des interdictions d'Antidoping suisse. Il y a lieu de préciser que le projet de loi sur la lutte contre le dopage prévoit que les sanctions disciplinaires et pénales sont du ressort des fédérations sportives concernées. Elles intègrent dans leur règlement les dispositions dictées par les décrets relatifs au contrôle. Mais les sanctions pénales ne sont pas assez explicites. Quand les Oulèmas s'en mêlent ! Les Oulèmas ont un avis tranché sur le dopage. Preuve en est, cette fatwa du Conseil supérieur à propos de l'utilisation des produits dopants dans le sport. Une première. Si le ministère de la Jeunesse et des Sports envisage de promulguer une loi (n° 51-08) dédiée exclusivement à sanctionner le recours à ces usages, le conseil supérieur des Oulèmas a livré son verdict interdisant aux athlètes de recourir au dopage. À l'origine de la fatwa, publiée sur le site «dopage.com» de l'Association française Vivre Sport, les Oulémas ont été saisis par l'Association marocaine de sensibilisation contre le dopage dans le sport. Cet avis religieux interdit le recours au dopage pour quatre arguments essentiels, pour ne citer que les caractéristiques des produits dopant portant atteinte à tout ce qui est inné. Selon cette fatwa, le dopage constitue une altération de la création divine.