Un renouveau de partenariat a soufflé hier sur les relations maroco-mauritaniennes, en l'occurrence dans le secteur aérien. Il s'agissait des deux côtés de dépoussiérer les acquis de plusieurs décennies de coopération dans le domaine, et lui apporter de nouvelles déclinaisons. Hier à Rabat, Karim Ghellab, le ministre de l'Equipement et des transports, a signé une nouvelle convention avec son homologue mauritanien, Yahia Ould Hadmine. Pour le détail, il est ainsi prévu que le nombre de vols opérés par la Royal Air Maroc (RAM) augmente à 14 par semaine, et que la Mauritanie assure un minimum de deux vols hebdomadaires après la création de la nouvelle compagnie aérienne Mauritania Airlines. L'idée est visiblement de renforcer les relations de voisinage stratégiques entre les deux pays, en mettant notamment l'accent sur le transport des passagers et des marchandises. Côté chiffres, il faut savoir que le trafic dans les deux sens a beaucoup évolué ces deux dernières années. Cette croissance a été de l'ordre de 36% en 2010, par rapport à 2009. Une tendance conservée sur les quatre derniers mois, avec une évolution de 43%, en comparaison avec la même période en 2010. Par ailleurs, toujours dans le cadre de ce partenariat, il sera procédé à l'adoption du «code sharing» et à la mise en place d'une alliance stratégique effective entre les compagnies nationales des deux pays. De plus, il s'agira aussi parallèlement de donner un coup de fouet à la coopération technique et l'échange de savoir-faire. La RAM devrait dans ce sens faire bénéficier à Mauritania Airlines de ses compétences dans les domaines de la gestion, la maintenance des avions et la formation du personnel, selon les besoins de la partie mauritanienne. Potentiels négligés ? Le calendrier de ce renouveau de partenariat n'est pas fortuit. D'une part, le prochain lancement de la nouvelle compagnie mauritanienne a permis aux deux parties de faire le pas vers une révision de la coopération dans le domaine aérien. D'autre part, ce nouvel engagement intervient juste quelques jours après une rencontre de travail des protagonistes, en marge du congrès des ministres des transports des Etats africains riverains de l'Atlantique, à Libreville au Gabon. L'occasion a ainsi été saisie pour passer en revue les opportunités de coopération qui existent entre les deux pays, dans divers domaines (infrastructures, logistique des transports, transport maritime...), et qui sont encore loin d'être pleinement exploitées, à ce jour.