À la lecture des résultats financiers du groupe Banque centrale populaire (BCP) au titre du premier semestre 2013, une chose est sûre : le groupe poursuit sa croissance sur les activités de banque de financement et d'investissement, mais a surtout renforcé sa position sur l'activité de la gestion d'actifs. Cette dernière a ainsi connu une croissance de 28% à 23,3 MMDH de son activité de gestion d'actifs, alors que le marché est en stagnation, voire en recul. «Nous sommes en phase ascendante en matière de positionnement du groupe sur un métier sur lequel nous n'étions pas présents ou qui ne représentait pas un enjeu important pour le groupe», explique aux ECO Mohamed Benchaâboun, président-directeur général de la Banque centrale populaire. Selon Benchaâboun, la gestion d'actifs se faisait avant l'acquisition d'Upline par une autre filiale, Al Istitmar Chaabi. Cette dernière avait à l'époque une part de marché qui était relativement limitée pour ne pas dire négligeable, de l'ordre de 3%. Avec l'acquisition d'Upline, la gestion d'actifs se fait désormais à travers une filiale spécialisée du groupe, Upline Capital Management. «Nous sommes montés à 6% de parts de marché, puis récemment à 10%. La gestion d'actifs est en train de prendre la place qui lui revient au sein de notre groupe puisque nous sommes à plus de 25% de parts de marché dans beaucoup de métiers de la banque. Sur la gestion d'actifs, nous somme encore à 10%, mais nous avons encore du potentiel de développement pour les années à venir», nous affirme Benchaâboun. Un marché qui s'essouffle La gestion d'actifs a connu une croissance rapide sur les dernières années. L'encours sous gestion du marché des OPCVM a été multiplié par 7 depuis 2000, passant de 33 MMDH à 241 MMDH en 2012. Cependant, après une croissance rapide sur la période 2007-2010, l'activité de la gestion d'actifs a montré un net essoufflement depuis deux ans. «Nous sommes dans un contexte de rareté des ressources au niveau du système bancaire. La gestion d'actifs a connu exactement la même situation puisque les ressources financières ont à leur tour connu une stagnation depuis quelques temps», nous explique le PDG de la BCP. Aujourd'hui, l'enjeu est de donner un nouveau souffle à ce marché. Son encadrement par une réglementation appropriée devient une nécessité pour répondre aux besoins des émetteurs soucieux de diversifier leurs sources de financement et à ceux des investisseurs, notamment les institutionnels à la recherche d'instruments de placement qui associent le rendement, la liquidité et la sécurité. À ce titre, de nouveaux instruments verront le jour prochainement, permettant d'élargir la gamme des produits de financement et d'investissement à savoir les sukuks, les fonds indiciels cotés (ETF), les fonds immobiliers cotés (OPCI) et les obligations sécurisées.