Après un premier programme urbain de mise à niveau de la ville de Kénitra (2006-2009) mi-figue mi-raisin, un deuxième programme avait été lancé il y a un an par le souverain. Il fallait capitaliser sur les ratages du passé pour hisser la ville au niveau qui lui échoit en tant que pôle à la fois agricole et industriel. Elle revendique ce double cachet sans complexe, à plus forte raison, parce qu'il se renforce aujourd'hui d'une seconde zone franche «Atlantic free zone». Avec le développement urbain fulgurant qu'elle a connu ces dernières années, Kénitra a commencé à présenter des signes d'essoufflement quant à ses infrastructures urbaines. C'est l'une des principales raisons du lancement d'une mise à niveau urbaine tous azimuts. Par ailleurs, la voirie de la ville a été réaménagée sur une longueur de 70 kms. L'aménagement des places publiques, l'éclairage et la construction de structures culturelles et sportives font partie des axes prioritaires du plan de mise à niveau. L'assainissement liquide qui représentait un point noir pour la ville et sa région, principalement Mehdia, a bénéficié d'un programme qui s'étale jusqu'en 2016 avec un budget de 1,3 MMDH. Les risques d'inondation ne devront ainsi plus donner de fil à retordre aux responsables locaux, surtout au niveau des zones récemment urbanisées. Rien que le projet de dépollution de l'Oued Sebou, qui doit être bouclé avant la fin de l'année, coûtera quelque 700 MDH. Les projets sociaux ne sont pas en reste. Citons le Centre de préparation à l'emploi des jeunes et celui de consolidation des compétences des femmes, ainsi que deux centres de formation et d'insertion. Lancés par le souverain et réalisés par la Fondation Mohammed V pour la solidarité, ces projets ont nécessité 27 MDH. En tout cas, la ville de Kénitra, maillon important de l'axe d'or qui s'étend jusqu'à El Jadida, devra sûrement capitaliser sur ces projets pour réussir sa mue en un pôle agrico-industriel. Une grande responsabilité repose sur les épaules du Conseil communal de la ville qui doit veiller à ce que tous ces projets soient réalisés. C'est la raison pour laquelle, il lance aujourd'hui une étude dédiée au suivi des travaux d'aménagement et de mise à niveau de la ville. Interview «Kénitra, les projets sont presque tous réalisés» Aziz El Guermat, Premier vice-président du Conseil de la ville de Kénitra Les ECO : Cela fait exactement un an que le programme de mise à niveau urbain de la ville de Kénitra a été lancé par le roi. Quel bilan en faites-vous aujourd'hui ? Aziz El Guermat : C'est un bilan très positif. En effet, tous les projets entamés par la commune urbaine de Kénitra, ont été presque réalisés dans leur totalité. Ainsi, les travaux de voirie ont atteint 99%, tandis que l'éclairage public a été réalisé à 100% et enfin les places publiques à 90%. Quant au projet de construction d'une nouvelle gare ferroviaire de la ligne TGV, les études ont été entamées par l'ONCF et on connaît désormais le cabinet d'architecture chargé de ce projet. L'objectif final n'est autre que la valorisation des espaces existant autour de la nouvelle gare de voyageurs par la création d'un nouveau pôle urbain sur une assiette foncière de 12 hectares. Les assainissements liquides de Kénitra et de Mehdia ont toujours été considérés comme le point noir de la gestion de la ville. Un budget colossal y a été affecté. Où en êtes-vous par rapport à ce chantier ? Concernant l'assainissement liquide, la ville de Kénitra ne souffre plus comme par le passé de problèmes en matière d'assainissement proprement dit. La ville dispose désormais d'un réseau couvrant tous ses quartiers. Ainsi, la régie intercommunale d'eau et d'électricité de Kénitra (RAK), procède depuis quelque temps au renouvellement des canaux et collecteurs d'assainissement. Aussi, il y a lieu de rappeler le grand chantier en cours de réalisation, qui permettra à la ville de se doter d'une station d'épuration répondant aux normes internationales en matière de recyclage des eaux usées. La ville a toujours souffert d'un manque de structures sociales, culturelles et sportives. Quelles peuvent être les réalisations à ce niveau, notamment en 2013 et 2014 ? Certes, la ville de Kénitra souffrait d'un manque flagrant en matière d'infrastructures culturelles, sociales et sportives, mais depuis l'arrivée de l'actuelle équipe communale, plusieurs projets ont vu le jour. Il s'agit notamment de projets réalisés ou en cours de réalisation par les fonds propres de la commune. Je citerai aussi les projets réalisés en collaboration avec d'autres partenaires (ministère de la Jeunesse et des sports, ministère de la Culture, etc), ou encore dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain. Dans le domaine sportif, on peut citer, à titre d'exemple, le partenariat avec la Jeunesse et les sports, qui a permis la réalisation de 3 nouvelles salles omnisport, 3 complexes socio-sportifs et 12 terrains de proximité. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que plusieurs projets sont en cours d'étude, tels que le projet d'extension du stade municipal auquel la commune urbaine de Kénitra a consacré 34 MDH et dont les travaux commenceront incessamment sous peu. Qu'en est-il des activités culturelles qui apparemment font l'objet d'une demande incessante, mais pas toujours satisfaite ? Pour ce qui est du secteur de la culture, la ville dispose désormais d'une médiathèque d'une superficie de 400 m2 dans la zone de Saknia et dont le montant alloué a atteint 1.495.765 DH. Elle est équipée d'ordinateurs et de connexions internet au profit des jeunes des quartiers de Saknia, dans le cadre de la lutte contre la fracture numérique. Sur un autre registre, la commune urbaine, en partenariat avec le ministère de la Culture, travaille d'arrache-pied à la réalisation d'un nouveau centre culturel, sis à coté de la place administrative. Il s'agit d'un immeuble d'une superficie de 1.800 mètres carrés, abritant six étages consacrés aux différentes activités culturelles et artistiques. Le lancement des travaux est imminent. En outre, la commune a participé au financement du musée régional et du musée du Haut-commissariat aux anciens résistants. Enfin, quelle vocation pour la ville de Kénitra qui peine à se démarquer par rapport aux autres villes de l'axe industriel ? Vous savez, le diagnostic participatif, réalisé dans le cadre du plan communal de développement 2011/2016, a confirmé l'existence de grandes potentialités dont regorge la ville. En effet, Kénitra, est la capitale d'une région agricole par excellence. Aussi, la ville dispose de plusieurs zones industrielles et récemment, d'une nouvelle zone franche, dénommée Atlantic free zone, dans les environs de Kénitra. Ce qui va indéniablement renforcer l'attractivité de la ville en tant que pôle industriel. Aujourd'hui, la vision de développement de la ville, prônée par l'actuel Conseil municipal, vise à lui permettre de devenir un pole économique à l'échelle nationale et même internationale. Tous les indicateurs y sont favorables. Outre l'aéroport international de Rabat qui se trouve à 25 kms et le chantier du TGV en cours de réalisation, en sus du projet de construction du nouveau port sur l'Atlantique. Indéniablement, ces projets structurants permettront de métamorphoser la ville et de lui assurer le rayonnement escompté.