HCP, BAM, DEPF... une série de publications statistiques sur la macroéconomie nationale se succèdent chaque mois avec quelques divergences dans les chiffres , mais avec les mêmes constats et tendances de fond. Ainsi, le Haut-commissariat au plan (HCP) vient de publier sa note de conjoncture pour le compte de juillet 2013, reposant sur les données arrêtées au terme du mois de juin . Une publication qui fait ressortir une évolution mi-figue mi-raisin de l'économie nationale au terme du premier semestre de l'année. Trimestre où le panorama économique était catastrophique. Toutefois, l'espoir renaît de l'amélioration des indicateurs conjoncturels de l'économie mondiale, qui a permis l'atténuation du déficit commercial du Maroc. En effet, la note positive de cette publication tient au renversement de tendance sur ce dernier indicateur. Pour la première fois depuis plusieurs exercices consécutifs, le déficit commercial a cessé de se creuser et s'est amélioré de 4,9% puis de 5,6% (en glissement annuel) au cours du premier puis du second trimestre de 2013. Des chiffres qui rejoignent ceux annoncés par Idriss Azami Al Idrissi devant les conseillers, lequel parle d'une amélioration de 5,7% au terme du second trimestre (voir article ci-dessus), mais ce relâchement de pression n'est hélas que conjoncturel et ne suffit pas pour rassurer sur les évolutions de l'économie nationale, ni pour prédire une reprise pérenne lors du second semestre de l'année. «Les effets générés par le redressement de l'activité économique des pays avancés, au cours du deuxième trimestre 2013, se seraient traduits par une hausse de 2,3%, en variation annuelle, du commerce mondial. Cette situation aurait profité aux échanges extérieurs du Maroc, dont l'amélioration aurait concerné beaucoup plus les exportations (+3,5%) que les importations (-1,5%). Le déficit commercial du Maroc s'est ainsi allégé de 5,6%, s'établissant à près de 53 MMDH», anlyse le HCP, qui détaille ces effets conjoncturels liés principalement à l'allègement de la facture énergétique pendant la période sondée. Or depuis, les cours du brut ont repris un trend haussier, ce qui laisse planer un redressement des importations en valeur et donc de nouveau un creusement du déficit commercial d'ici la fin de 2013. «Il faudrait signaler qu'en dépit du repli de 9,5%, en variation annuelle, des exportations de phosphate et de ses dérivés, dans un contexte de reflux de leurs cours sur le marché mondial, les ventes extérieures des autres produits ont été plus dynamiques, réalisant une hausse de 8,3%», rassure le HCP du côté des exportations nationales. Baisses historiques de l'investissement Ceci dit, un élément des plus inquiétants est à noter dans la même publication sur la conjoncture. Celui relatif à l'investissement, ou la Formation brute de capital fixe (FBCF) pour les plus chevronnés, représentant un indicateur structurel clé en macroéconomie, et ayant des effets d'entraînement directs autant sur la consommation que sur la croissance et l'emploi. Ainsi, pour la première fois depuis 1998, année de base pour les calculs du HCP, l'on a assisté à la baisse du volume de l'investissement sur trois mois consécutifs ! Pire, depuis le dernier trimestre 2012, la pente de cette diminution s'est nettement accentuée jusqu'au terme du premier semestre de 2013. La baisse de l'investissement productif a été de 2,7% au terme de juin 2013, contre une augmentation de 4,6% le même mois de l'année précédente, ce qui a d'ailleurs directement impacté la demande intérieure, sur laquelle s'est basée notre croissance économique durant la décennie passée. «La croissance de la demande intérieure serait restée terne au deuxième trimestre 2013, pénalisée par la baisse de l'investissement productif, de 2,7%, contre 4,6%, une année auparavant. Cette contraction aurait principalement concerné l'investissement adressé aux activités de construction, les transactions immobilières ayant poursuivi leur phase de ralentissement conjoncturel, après avoir régressé de 7,8% au premier trimestre 2013», détaille le HCP, confirmant les craintes des professionnels du BTP et des secteurs annexes. Là réside la plus grande inquiétude.