«Le Masi clôture le 1er semestre sur une piètre performance, pâtissant de la concurrence du marché obligataire, où les taux ont connu une hausse considérable», affirme d'emblée les analystes d'Upline Group. À cela s'ajoute «un contexte économique difficile, marqué par une crise persistante au niveau de l'Union européenne, principal partenaire commercial du royaume. Ainsi, la combinaison de ces facteurs a entraî la poursuite du trend baissier, avec une baisse semestrielle du Masi de -6,06% à 8.792,15 points». Cela dit, le PER du marché boursier marocain reste supérieur à 15x, en dépit des pertes cumulées de la capitalisation boursière. «À travers la dépréciation des résultats dégagés par les sociétés tunisiennes et égyptiennes, le PER du marché marocain reste attractif, en comparaison à un PER de 23,6x en Tunisie et de 27,1x en Egypte», relève Upline. Au 1er semestre, plusieurs valeurs ont contribué à l'aggravation de la perte de l'indice. «Addoha a plombé le Masi durant la 1re moitié de l'exercice 2013 de -195,95 pts. Non loin derrière, Maroc Telecom, Lafarge, Holcim, CGI et Sonasid ont contribué négativement à l'évolution du MASI de -112,84 pts, -109,9 pts, -65,6 pts, -64,11 et -48 points, respectivement», relate Upline avant d'ajouter, «exclusion faite de ces six valeurs, le Masi aurait fait du surplace, soit une légère hausse de 0,3%». Les pertes accusées par ces valeurs ont été toutefois amorties par la bonification de certains titres. À elle seule BMCE Bank a bonifié le Masi lors du 1er semestre de 131,45 points. De même, AWB, Cosumar, Centrale Laitière et SMI ont amélioré l'indice de 68,55 points, 21,94 points, 11,37 points et 10,84 points. Au chapitre des dividendes, «la place casablancaise continue de s'ériger en tant que l'une des places les plus généreuses en termes de rétribution des actionnaires», relève Upline. Les titres des sociétés marocaines offrent ainsi un rendement de 4,5%, soit un niveau supérieur à la moyenne des pays étudiés (3,3%) (Voir l'infographie). Au cours des six premiers mois de l'année, la valeur Risma a pris les devants, profitant de la reprise du secteur touristique, avec une hausse de 4,5% du nombre des nuitées à fin avril à 1.749.955, ainsi que le franchissement à la hausse du seuil de participation de 5% de Rma Watanya dans son capital avec un cours de 215 DH par action. La valeur est arrivée ainsi sur la plus haute marche du podium avec une performance de +59,5% à 188 DH. Risma a été par ailleurs talonnée par CMT, qui affichait une progression de +53,1% en raison de l'attractivité du rendement de son dividende. Maghrebail arrive en 3e position avec un élargissement de +50,4% à 910 DH. «Reflétant la situation morose du marché boursier, 55% des valeurs cotées affichent des performances négatives», soulève Upline. La plus forte baisse au titre du 1er semestre 2013 concerne Zellidja avec -48,0% à 302,0 DH, comparativement à 6 mois auparavant. Parallèlement, Sonasid s'étiole de -44,1%. «Cette contraction est due à la publication de résultats annuels peu probants, conjuguée à la baisse de l'activité BTP au 1er semestre», explique Upline. En 3e position, IB Maroc se dégrade de -43,6% à 102 DH. «Touché par le retrait de son agrément par BAM, Diac Salaf régresse de -41,1% à 26,25 DH. Enfin, STROC baisse de -39,3% à 71,67 DH, sous l'effet de la publication d'un déficit important en 2012», notent les analystes d'Upline. La volumétrie au cours du 1er semestre a été pour sa part animée par des opérations stratégiques. Le volume global du marché boursier s'est établi à près de 24 MMDH, en progression de 30,5% comparativement à la même période de l'année dernière. «Cette évolution trouve son origine dans la hausse du volume drainé sur le marché de blocs qui est passé de 3,86 MMDH au 1er semestre 2012 à 10,51 MMDH au premier semestre 2013 suite à la concrétisation des opérations de cession de la participation de SNI dans le capital de Centrale Laitière et de Cosumar pour des montants respectifs de 6,05 MMDH et de 2,3 MMDH». «Un marché en quête de stimulus» Pour les analystes d'Upline Group, «la reprise d'un trend haussier prend de plus en plus la forme d'une nébuleuse au contour imprécis face à la léthargie persistante du marché boursier». Dans ce sens, une rupture de ce trend baissier ne peut passer que par «une reprise macro-économique, reflétée à la fois par un allégement structurel du déficit budgétaire, une amélioration des exportations pour l'allègement du déficit de la balance commerciale, un retour en masse des investissements directs étrangers et une amélioration notable des recettes voyages», préconise Upline. En attendant d'atteindre cet objectif à moyen terme, le marché boursier demeure en quête de stimuli pouvant insuffler une nouvelle dynamique, même sur le court terme. Le second semestre pourrait, selon les analystes d'Upline, coïncider avec plusieurs évènements pouvant avoir un impact positif sur l'évolution du marché. Il s'agit notamment de la concrétisation de l'opération de cession de Maroc Telecom prévue pour l'automne 2013, de l'augmentation du flottant de quelques participations du Groupe SNI (Cosumar, Centrale Laitière et Lesieur) ainsi que de l'entrée en application de quelques projets de loi qui sont de nature à améliorer la liquidité sur le marché. Cela dit, «d'autres éléments pourraient ancrer le marché dans son trend baissier», soulèvent les analystes d'Upline Group. Il s'agit notamment des ajustements des fonds d'investissement liés à la sortie du Maroc du MSCI EM, bien que partiellement compensés par l'entrée des fonds indexés au Frontier Market», signale Upline. Il s'y ajoute les anticipations négatives quant à l'orientation des résultats semestriels 2013 et un éventuel maintien des taux des BDT à des niveaux élevés, facilitant l'arbitrage des gestionnaires de fonds à la faveur du marché obligataire. 57% des secteurs en contraction «Profitant de la performance réalisée par Risma, l'indice sectoriel de Loisirs et Hôtels affiche la plus forte hausse au titre du 1er semestre 2013 à +59,46%», relève Upline Group. En 2e position, on trouve le secteur des Services aux collectivités locales, qui semble capitaliser sur la bonne orientation de son unique valeur Lydec, avec un bond de 25,77%. Parallèlement, le secteur du Transport enregistre une évolution de +19,14%, en raison de la performance du titre CTM (+30,0%). À l'opposé, le secteur de l'Ingénierie & biens d'équipements accuse la plus forte baisse au cours des six premiers mois de l'année en cours, avec une chute de 30,21%, sanctionné notamment par la contreperformance de Nexans. «Dans le même sillage, l'indice sectoriel de l'Immobilier s'étiole de -24,86%, suite à la baisse des cours d'Addoha et Alliances de -24,0% et de -21,1% respectivement», relève Upline Group, avant d'ajouter que «dans une moindre mesure, le secteur BTP se déleste de -23,68%, impacté par la dégradation du cours de Sonasid de -44,1% et de celui de Mediaco, de -28,0%».