Le trend haussier emprunté par le Masi les deux derniers mois n'aura pas duré trop longtemps. L'indice phare de la place casablancaise est revenu à la baisse, en accusant un recul de 2,61% à 8.906,7 points au cours du mois de mai. Cette régression s'explique en partie par «le détachement des dividendes de plusieurs valeurs phares de la cote», expliquent les analystes d'Upline Group. La performance annuelle du Masi s'est ainsi aggravée à -4,84%. La baisse du titre Maroc Telecom a également influé négativement l'évolution du Masi, selon les analystes. «Elle a contribué au repli de l'indice à hauteur de -142,6 points», soulève Upline Group. Ce n'est en revanche pas le seul titre qui a eu un effet négatif sur le Masi au cours du mois de mai. L'indice a pâti des contre-performances des valeurs Attijariwafa bank, Alliances et CMT, avec des contributions négatives de -78,38 pts, -33,60 pts et -32,96 points respectivement. «Hormis ces 4 valeurs, l'indice aurait évolué positivement de +0,53%», commentent les analystes. Cela dit, la dégradation du Masi a été contenue, grâce notamment au bon comportement des trois bancaires BCP, Bmce Bank et Crédit du Maroc. «Ces trois valeurs ont contribué conjointement à hauteur de 43,13 points dans l'évolution de l'indice», soulignent les analystes. La volumétrie à la traîne Après un mois dopé par la cession de 27,5% du capital de Cosumar par SNI à Wilmar International, la volumétrie globale du marché boursier au titre du mois de mai se fixe à 1,25 MMDH, en baisse de 70,9% par rapport au mois d'avril. Pour Upline Group, «cette contraction recouvre un recul de 36,1% du volume du marché central, couplé à un retrait de 98,3% du flux du marché de blocs». À elles seules, les valeurs Attijariwafa bank, Addoha et Maroc Telecom se sont accaparé 51,5% du flux transactionnel du marché central. Elles ont enregistré respectivement des échanges de 227,4 MDH, 199,5 MDH et 196,4 MDH. De son côté, le volume drainé sur le marché de blocs a concerné deux opérations. La première est de l'ordre de 36,5 MDH relative à la cession de 10.000 actions SMI au cours de 3.650 DH par action. La deuxième opération concerne par ailleurs la vente de 22.652 actions Disway pour un cours unitaire de 172 DH, soit un volume drainé de 3,9 MDH. Sur les 13 marchés composant l'échantillon d'Upline, seules 6 places financières clôturent le mois dans le rouge, dont le Maroc, qui figure en bas du podium (Voir le graphe). Les évolutions mensuelles des places financières étudiées varient entre -2,6% et +13% pour le mois de mai. Avec une performance de 13%, le Nigéria se positionne en tête du podium, suivi par la Pologne (+8,3%), la Hongrie (+5,3%) et l'Egypte (+4,7%). L'Afrique du Sud et la Tunisie qui clôturent le mois sur des baisses respectives de -2% et -1,1%. Les indices sectoriels virent au rouge «Impacté par la méforme du MASI, 57% des indices sectoriels virent au rouge. Ainsi, le secteur de l'ingénierie & biens d'équipement industriels accuse la plus forte dépréciation du mois, avec -3,31%, en raison de la forte baisse du titre Delattre Levivier Maroc (-16,8%)», notent les analystes. Empruntant le même trend baissier, le secteur de loisirs & hôtels fléchit de -9,09%, sous l'effet de la contre-performance de l'unique valeur qui le compose, Risma. «Sanctionné par la dégradation d'IAM, le secteur des télécoms s'est étiolé de 7,92%. À l'opposé, le secteur des services aux collectivités locales profite de la performance de Lydec et s'apprécie de 9,0%», commente Upline Group. Dans une moindre mesure, le secteur de la distribution s'affermit de 6,58%, en raison de l'amélioration des cours des titres Auto Nejma et Auto Hall de 11,5% et de 9,6% respectivement. En 3e position, le secteur des sociétés de financement affiche une évolution de 3,38%, capitalisant notamment, sur le bon comportement de Maghrebail (+22,7%). Les marchés émergents, quatre semaines successives de baisse MSCI EM, l'indice qui compile les grandes valeurs des pays émergents vient d'accuser sa quatrième semaine de baisse consécutive. Le MSCI Emerging Markets a lâché environ 7% depuis le début de l'année, alors que le MSCI World s'est bonifié de pas moins de 9%. Le gap s'agrandit de facto avec l'indice des marchés développés, à cause notamment des ressentis vis-à-vis de la croissance dans les pays émergents. C'est le cas notamment de la Chine et du Brésil. Les places boursières émergentes creusent également le fossé du retard par rapport aux pays développés. Le MSCI Emerging Markets sous-performe ainsi l'indice des pays développés, depuis plus de deux ans.