Eqdom semble avoir les faveurs des analystes de BMCE Capital Bourse. Ces derniers viennent de recommander le titre à l'achat. Ils évaluent ainsi Eqdom à 1.917 DH par action contre un cours de 1.460 DH observé le 25 juin dernier, soit une décote de 31,3%. «Eqdom affiche des agrégats financiers solides capitalisant sur sa bonne maîtrise des frais généraux, tout en veillant au maintien de la qualité de son portefeuille», avance BMCE Capital Bourse. Cela dit, «en vue de maintenir un bon niveau de rentabilité, il devient impératif pour la filiale Crédit à la consommation du groupe Société générale Maroc de trouver de nouveaux relais de croissance pour se démarquer, dans un marché de plus en plus agressif et dans un contexte caractérisé par la forte montée du coût du risque et du durcissement de l'aspect réglementaire», relèvent les analystes. «Un niveau de valorisation attrayant» Après un début d'année sans orientation claire, la valeur Eqdom s'est inscrite, depuis fin février, dans un canal fortement baissier, vraisemblablement suite à l'annonce des résultats annuels mitigés de 2012. Dans ce sillage, «le titre enregistre des pertes year-to-date de 18,8% à 1.620 DH fin mai 2013, contre une baisse moins marquée de son indice sectoriel de 8,8% à 9.861,06 points», souligne BKB. Pour les analystes, l'évolution du titre Eqdom depuis le 31 décembre 2011 peut être décomposée en 5 phases distinctes. La première période haussière, qui a pris fin le 22 janvier 2012, a vu le titre s'apprécier de 6,1% à 1.860 DH. Durant la deuxième étape baissière, qui s'est étalée du 22 février 2012 au 06 juillet 2012, Eqdom s'est délestée de 14,6% à 1.588 DH dans la lignée de l'évolution de l'indice sectoriel. S'en est suivie une courte phase de reprise, amorcée le 6 juillet 2012 et achevée le 31 août 2012, durant laquelle le titre a progressé de 23,4% à 1.959 DH, épongeant ainsi la globalité des pertes accusées précédemment. La quatrième phase a été clôturée le 18 février 201, et a vu le titre afficher une évolution en dents de scie avant de finir sur une légère hausse de 1,3% à 1.984 DH. Durant la dernière étape, fortement baissière, le cours d'Eqdom s'est contracté de 18,3% à 1.620DH pour cause, probablement, de réalisations annuelles 2012 en deçà des attentes. Sur la dernière année, le CMP (Cours moyen pondéré) d'Eqdom s'est fixé à 1.933,5 DH avec des extremums de clôture observés de 1.560 et de 2.000 DH. Pour sa part, «le flux transactionnel transigé sur le compartiment principal depuis le 31 mai 2012 s'établit à 180,8 MDH pour 93.497 titres négociés. Le volume moyen quotidien échangé sur le marché central s'élève, quant à lui, à 726 KDH, soit près de 375 actions transigées par session boursière», signale BKB. Et d'ajouter que, sur le plan de la liquidité, la vitesse de circulation d'Eqdom ressort à 38,3% sur 12 mois glissants contre une moyenne sectorielle de 17,4%. «Le titre est ainsi globalement plus liquide que ses comparables cotés durant la période passée en revue», soulignent les analystes. Aussi, en termes de fluctuations de cours, la valeur Eqdom affiche une volatilité de 36,2% sur une année glissante contre 21,4% pour son indice de référence et 9,5% pour le marché. «Sur les 12 derniers mois, le titre est ainsi l'un des plus versatiles du secteur Services financiers, juste après Diac Salaf», font savoir les analystes de BMCE Capital Bourse qui ajoutent: «avec des résultats prévisionnels 2013 et 2014 de 11,3x et de 10,4x (contre 14,3x et 12,8x pour son secteur), affichant un D/Y estimé à 6,8% en 2013 (contre 5,3% pour l'ensemble des sociétés de financement), Eqdom se révèle être une des valeurs les plus attrayantes en terme de ratios boursiers», estime BKB. La profitabilité au beau fixe Pour BKB, Eqdom a réussi à poursuivre le développement de sa production, profitant de ses actions commerciales ciblées et de l'élargissement de son réseau de distribution malgré un contexte de forte concurrence. Dans ce sens, le Produit net bancaire de la société a connu une progression annuelle moyenne de 4,5% entre 2009 et 2012, atteignant 735,6 MDH à l'issue de la période considérée. «Cette performance a été essentiellement portée par la hausse de près de 2,8% de la marge d'intérêt à 508,7 MDH, laquelle accapare 69,1% du PNB en 2012, ainsi que par l'ascension de 7,4% de la marge sur commissions à 73,6 MDH (10% du PNB en 2012). S'y ajoute la bonification de près de 4%/an sur cett période du résultat des opérations de crédit-bail et de location à 121,3 MDH. «Les efforts consentis par Eqdom en termes d'optimisation du coût des ressources et d'amélioration du niveau de la production, malgré la baisse continuelle du TMIC (taux maximum des intérêts conventionnels), lui ont permis d'afficher une marge d'intermédiation moyenne de 7,06% entre 2009 et 2012, contre 9,4% pour les sociétés du secteur», soulève BKB. Au cours de la même période, la marge opérationnelle a reculé de 0,6 points entre 2009 et 2012, s'établissant en moyenne à 7,41%. «Des perspectives conservatrices» Au chapitre des prévisions, BMCE Capital Bourse a retenu un scénario conservateur pour Eqdom, «du fait de la gestion prudente dont a fait preuve le management ces dernières années», expliquent les analystes. BKB anticipe ainsi pour les 5 prochains exercices une évolution du PNB (produit net bancaire) selon un TCAM (taux de croissance annuel moyen) de 6,9% à 1,03 MMDH, en raison notamment de la bonne résilience de la société dans un contexte difficile. Pour sa part, le coefficient d'exploitation devrait se hisser, selon les analystes de BKB, à un niveau moyen de 32,94% sur la période projetée, «compte tenu des différents investissements devant accompagner l'évolution de l'activité, notamment en termes d'extension du réseau et de modernisation du système informatique». Dans cette même lignée, le résultat brut d'exploitation prévisionnel devrait progresser de 6,9% par an sur la période 2012-2017 pour s'établir à 688,7 MDH. Les dotations nettes aux provisions devraient pour leur part se renforcer de 5,7% sur la période de projection à 157,6 MDH en 2017 en raison essentiellement de la poursuite de la montée du risque. «L'ensemble de ses performances devrait permettre à la société de dégager in fine, une capacité bénéficiaire en hausse de 5,9% en moyenne par an à 329,3 MDH en 2017», relèvent les analystes.