Sommaire Culture Tanger aux rythmes des régions marocaines... Culture Un centenaire à Casablanca Portrait «J'aime cette nouvelle scène émergente» Tendances Les «afters» de Mawazine... Télécharger le PDF Quand on se retrouve nez à nez avec ses tableaux, on ressent comme une énergie qui pousse au regard, à l'admiration. Les toiles acryliques de Philippe Vignal ont un pouvoir attractif à la limite du choc visuel. Elles choquent, surprennent mais captent et l'œil s'apprivoise et devient presque dépendant de l'image offerte. La raison ? C'est beau, tout simplement, mais une beauté naturelle et réelle. Une beauté palpable et criante de vérité. Les visages racontent une histoire, sont porteurs de messages à travers des sourires, des expressions, des regards, des bijoux, des cicatrices. Un travail précis que Phillipe Vignal réalise en grandeur nature, comme imprégné des grands espaces de son enfance et qui lui demande environ 15 heures d'efforts créatifs. «J'ai des pinceaux qui ne sont pas fins donc je trace une ligne très légère. Après, je repeins le tableau noir, cela estompe toutes les erreurs et cela me laisse des repères, ensuite je fais le tri entre les bons repères et les mauvais», explique le peintre qui n'hésite pas à refaire les toiles encore et encore pour plus de précisions et de force dans les expressions. Chaque trait compte, chaque regard est perçant, chaque sourire est vrai, et ses portraits sont telles des photos retouchées à la main, sublimées d'un crayon, d'une main, celle d'un passionné du continent africain. En effet, Philippe Vignal est né et a vécu au Mozambique et ça se voit. Ce vrai fou de l'Afrique imagine les corps sensuels des belles africaines, les expressions graves des mâles de l'Afrique, la force de la savane, s'aide d'images de ses souvenirs ou de photographies trouvées et peint la vie de façon impulsive et passionné. Il n'avait jamais fait cela auparavant. Il a commencé, enfant sur du canson à gribouiller des formes avec un crayon comme si le réalisme l'interpellait déjà. Ensuite la vie l'amène à faire des choses différentes comme l'hôtellerie, la restauration, la communication et du design pour une grande agence de publicité, mais la passion de l'art le rattrape et l'amour du pinceau ne s'oublie pas.«Le déclic était une envie de me sortir de la guerre où j'étais et également une trouvaille, celle d'un bouquin de guerre sur le sud de l'Ethiopie. Avec des images en noir et blanc très contrastées. J'ai commencé de façon très artisanale avec des pinceaux de Bricomat et je travaille toujours avec ses pinceaux pour les fonds», précise l'artiste qui peignait avec acharnement tous les soirs jusqu'au jour où il a emmené ses œuvres chez un encadreur, pas loin d'une maison de décoration. «Le propriétaire de la maison de décoration a aimé mon travail, m'a demandé de les exposer. Il a tout pris en charge et a tout vendu en 15 jours. C'est là que je me suis dit que je pouvais en faire mon métier», raconte Philippe Vignal, qui a vraiment commencé à vivre de sa passion en 2010. Une histoire d'amour avec l'image, les images de ses rencontres et de son inspiration qui le mènent au Grand comptoir pour une exposition qui se poursuit jusqu'au 30 juin. En attendant son prochain projet qui consistera à peindre des animaux en taille réelle, les aficionados et les curieux sont invités à en prendre plein les yeux, en contraste, en noir et blanc et de façon très «acrylique».. Lire la suite