Sans surprise et comme annoncé, Abdeslam Hanat a été élu nouveau président du Raja de Casablanca, à l'issue d'une assemblée générale ordinaire marathonienne, tenue vendredi soir à Casablanca. Hanat succède ainsi à Abdallah Ghalam, après avoir remporté une majorité écrasante, soit 137 voix (sur 196), contre 57 pour son concurrent Mohamed Boudrika. Quant au troisième candidat Saïd Hasbane, il s'est contenté de jouer le rôle de lièvre, se retirant de la course à quelques mètres de la ligne d'arrivée, invitant ses supporters à soutenir Hanat. Dans cette course pour la présidence, qui s'est joué pour la première fois entre trois prétendants, l'expérience a fini par l'emporter sur la jeunesse, le repli sur l'aventure. Annoncée comme date historique, le 4 juin l'a été et le restera. D'abord, pour le club. Poussé à la sortie, Abdellah Ghalam, a joué le jeu de la démocratie. Il a non seulement reconnu certaines défaillances dans la gestion du club, mais il a eu également le courage de présenter sa démission. «C'est un drôle de hasard que nous nous retrouvions aujourd'hui. Il y a trois ans, vous avez fait appel pour prendre en main le Raja. Maintenant que je pars, je peux vous dire que diriger la Raja, ce n'est pas aussi facile que l'on pourrait le croire. Il arrive qu'on commette des erreurs, mais, globalement, je suis fier du travail effectué par mon équipe», assume Ghalam dans sa déclaration d'adieu. Un adhérent pas comme les autres Propos qui en disent long sur le sens de responsabilité de ce dirigeant. «Je m'excuse pour le retard accusé par rapport aux rapports moral et financier. Les comptes n'ont été clôturés que le 31 mai et nous avons fait de notre mieux pour les remettre aux adhérents avant le 4 juin», déclare le président sortant, sous l'œil d'un adhérent pas comme les autres, le ministre de l'Economie et des finances, Salaheddine Mezouar. Des excuses qui n'ont servi à rien puisque certains adhérents furieux n'ont rien voulu savoir, considérant que cela fait partie d'une mise en scène bien orchestrée pour faire passer les comptes. Critiques, échanges d'accusations, tirs croisés.... Il a fallu beaucoup de temps et beaucoup d'énergie, pour Mohamed Aouzal, président de l'assemblée alors que c'est Ghalam qui devait l'être, pour calmer les esprits. Il faut dire que si Aouzal, président du comité directoire, a réussi à tenir les ficelles de l'assemblée c'est parce qu'il connaît très bien les composantes de la famille rajaouie, allant jusqu'à appeler certains adhérents par leur prénom. Raja, la confrérie «On ne veut pas de rapports moral et financier», clamaient certains. En fait, ce qu'on a reproché à Ghalam, outre le retard accusé au niveau des rapports moral et financier, c'est d'avoir formé un comité jugé indésirable. Résultat : rupture et absence de communication entre le président et les adhérents. Demandant la parole, certains se sont laissé emporter, entre critiques fondées et infondées, d'autres ont laissé parler leur cœur, faisant appel à plus de responsabilité et d'engagement pour ramener le club sur les bons rails, mais tous étaient animés par le même souci, l'amour pour le club. Pour beaucoup, le Raja c'est plus qu'un club. C'est une confrérie. Des adeptes fous, ils l'étaient tous ce soir là. «Le Raja au peuple», scandaient-ils, faisant allusion à la non cession du club. Un rassemblement dont les travaux ont duré plus de 6 heures, avec comme nouveau «chef spirituel» Abdeslam Hanat, qui aura la lourde tâche de mener à bon port la professionalisation du club et son passage en SA.