Après la fronde qui a touché l'ensemble des fonctionnaires du secteur public de la santé, la ministre de tutelle, Yasmina Baddou, injecte une nouvelle somme pour satisfaire les revendicateurs. C'est donc une bagatelle de 450 MDH, qui viendront se greffer aux 440 MDH déjà mis sur la table pour financer les augmentations convenues avec les centrales syndicales, dans le cadre du dialogue social. Baddou a souligné également, lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des conseillers, que «cette nouvelle enveloppe n'incluait pas les 700 DH mensuels bénéficiant aux fonctionnaires exerçant dans les zones reculées». Pour asseoir les modalités de distribution de la nouvelle enveloppe, un nouveau round de dialogues devra être entamé pour réunir les responsables du ministère et les syndicats, qui devront y présenter leur réponse à l'offre gouvernementale. Baddou a rappelé que son département a tenu, cette année, des réunions avec les syndicats les plus représentatifs, les représentants des médecins et des enseignants-chercheurs, en harmonie avec l'approche participative. Le ministère a répondu favorablement à plusieurs revendications, notamment l'augmentation de l'indemnité de garde, l'intégration des médecins résidents dans la fonction publique à partir de leur deuxième année et la création d'une indemnité de permanence pour les catégories ne bénéficiant pas d'une indemnité de garde. D'autres revendications ont été prises en considération, a-t-elle souligné, citant notamment la prime de risque pour les infirmiers, la mise en place d'un nouveau système de prime de rendement et la révision des indemnités de spécialité pour les médecins. Cette nouvelle offre vise à contenir la série de frondes des professionnels du secteur, qui ne cessent de se multiplier ces dernières semaines. Il reste à savoir si cela suffira à satisfaire les revendications corporatistes des principaux syndicats du secteur, notamment les médecins résidents internes, qui veulent une amélioration qualitative de leur statut. Ce qui est sûr, c'est que Yasmina Baddou a fort à faire, avec les incessantes crises qui secouent la santé publique au Maroc.