Comment le marché monétaire se comportera-t-il au cours du prochain trimestre ? Entre la rétrospective trimestrielle de BMCE Capital Markets et la note hebdomadaire de CFG Group, le verdict est clair: pour ses placements, il faut privilégier les maturités courtes. Quant aux investisseurs qui disposent déjà d'un portefeuille, les analystes de CFG Group leur recommandent de maintenir sa composition telle quelle. En effet, le déficit chronique de la liquidité qui pourrait s'accentuer davantage, en raison du creusement du déficit commercial, pousse Bank Al-Maghrib à sortir plus fréquemment à travers les avances à 7 jours pour maintenir les taux monétaires à des niveaux proches du taux directeur, qui se chiffre pour rappel à 3,25%. Selon les estimations de BMCE Capital Markets, ceux-ci devront osciller dans une fourchette comprise entre 3,15% et 3,35%. Sur le marché obligataire, une légère correction à la hausse des taux sur le marché primaire est attendue par les analystes. Cette correction découlera en fait d'un retour massif du Trésor sur le marché local afin de financer son déficit. En effet, la flambée des charges de compensation ainsi que l'annonce de la hausse des salaires dans la fonction publique survenue suite aux réclamations d'ordre politique, économique et social, laisse envisager une exécution difficile de la Loi de finances 2011. À noter que celle-ci tablait sur un déficit budgétaire de l'ordre de 3,5% du PIB. Ainsi, après avoir relativement freiné son rythme de levées au cours du mois d'avril grâce à l'encaissement des recettes de l'IS qui avoisinent les 10 MMDH, le Trésor devrait marquer son retour progressivement sur le marché intérieur lors des prochains mois. Afin de tempérer la pression sur le marché local, BMCE Capital Markets précise «qu'il est probable que le Trésor ait recours à des tirages sur la dette extérieure et activer le programme de privatisation». Pour ce qui est de la semaine en cours, CFG Group table sur une stabilité des taux monétaires, en dépit de la ponction de 1 MMDH réalisée par le Trésor. Cette stabilité trouve son origine dans le solde positif de la réserve monétaire obligatoire qui affiche un excédent de près de 4,5 MMDH. Sur le marché obligataire, et en l'absence de papier frais, la demande devrait rester concentrée sur les maturités courtes et moyennes. Quant aux rendements, ils devront subir une légère pression à la hausse sur les taux en lien avec le retour du Trésor sur le marché primaire.