À quelques jours seulement du lancement de la caravane nationale de l'exportation, Abdellatif Maâzouz, le ministre du Commerce extérieur, est on ne peut plus clair. «Nous sommes à la recherche de vocations à l'exportation», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse organisée hier. C'est que le sujet tient particulièrement à cœur le département du Commerce extérieur. «Nous ne voulons pas de paresseux, nous cherchons des entreprises avec de véritables plans d'investissement», a souligné Maâzouz. Les entreprises et associations professionnelles exportatrices ou potentiellement exportatrices intéressées par le développement de leurs activités à l'international sont les bienvenues à la quatrième édition de la caravane nationale de l'exportation. Une édition qui débutera le 31 mai et fera escale dans 5 villes du pays. Il s'agit de Laâyoune, Marrakech, Fès, Tanger, avant de prendre fin le 4 Juin prochain à Oujda. À travers cette caravane, le ministère du Commerce extérieur et l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX) ambitionnent de dynamiser l'offre exportable régionale et inciter les entreprises à s'inscrire de plus en plus dans le processus de l'internationalisation par l'export. Développer l'offre régionale La régionalisation de l'offre export est donc au cœur des préoccupations de cette quatrième édition de la caravane nationale de l'exportation. En effet, seules 4 régions sont actives en matière d'exportation. Au total, 8% des entreprises marocaines se partagent une part de l'ordre de 80% du marché de l'export. «L'objectif est que les 12 autres régions développent elles aussi leurs exportations», a expliqué Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur. En effet, impliquer davantage les régions dans ce processus permettrait d'équilibrer plus la balance commerciale du pays. Mais l'objectif n'est pas seulement de créer de nouveaux exportateurs. Seules 180 entreprises (soit 3%) font plus de 100 millions de DH de chiffres d'affaires à l'export. Les exportations se font à des tailles moyennes ou petites et Maâzouz compte bien changer la donne. «Il s'agit également pour nous d'aider les exportateurs actuels à atteindre et même à dépasser ce cap», a-t-il déclaré. De son côté, Abdellatif Belmadani, président de l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), affirme que les entreprises marocaines ont tout ce qu'il faut pour réussir ce pari. Et si on s'attend à «un retour sur investissement immédiat» des précédentes éditions de la caravane, c'est que l'on n'a pas saisi toute l'ampleur et la portée du sujet. L'heure du bilan «Il n'y a pas de retour sur investissement après seulement quelques éditions. Il s'agit d'un plan de conquête à long terme», a-t-il rappelé. Une logique soutenue par le ministre du Commerce extérieur, qui a rappelé l'actuelle stratégie visant à développer les exportations est «une consolidation» de la partie export de chacune des différentes stratégies sectorielles du Maroc, auxquelles se sont greffés d'autres secteurs tels que l'industrie pharmaceutique. «Ceci n'empêche cependant pas des retours quasi-immédiats. Certains participants ont pu signer des joint-ventures ou même des contrats d'investissement à l'issue des éditions précédentes», rappelle Maâzouz. Quoi qu'il en soit, les exportations reprennent-comme les importations d'ailleurs- et pour les entreprises souhaitant prendre part à cette reprise, le rendez-vous est déjà donné. Consortiums et marchés de niches Les consortiums d'exportation représentent une solution intéressante pour les entreprises souhaitant se lancer dans l'aventure de l'international sans prendre de risques. Ils constituent également un moyen pour bénéficier des mécanismes d'appui et d'accompagnement dédiés aux consortiums. Il est donc tout à fait logique que la caravane nationale de l'exportation veuille présenter ce concept aux entreprises qu'elle va rencontrer lors de sa tournée. Au programme, une sensibilisation à la création de consortiums d'exportation, une présentation du fonds d'appui et du site dédié aux consortiums, réalisé par l'ASMEX. Mais développer la force de frappe marocaine à l'international n'est pas forcément synonyme d'une exportation aléatoire. Le ministère du Commerce extérieur, en plus de sélectionner les secteurs pouvant faire la renommée du pays, cible bien ses acheteurs. C'est ainsi par exemple que, même si l'Afrique et les pays de la zone MENA constituent le prolongement naturel et stratégique de la démarche promotionnelle de Maroc Export, aucune entreprise marocaine opérant dans le textile et/ou le cuir n'a accompagné la délégation marocaine lors de son déplacement en Afrique il y a quelques jours. Sur ce segment, le marché n'est semblerait-il pas intéressant pour le Maroc. Cependant, il pourrait convenir aux franchises marocaines de s'y pencher.