«Les initiateurs disposent du financement nécessaire pour réaliser l'opération en numéraire. Ce financement se compose des fonds propres disponibles ainsi que d'une dette bancaire et obligataire». Cette opération dont il est question est celle de l'OPR de SNI sur ONA, et qui doit aboutir au retrait du holding royal de la cote. Est-ce pour cela que ça s'agite du côté de la SNI ? Selon un communiqué officiel, cette dernière prépare une émission d'obligations pour un montant maximum de 8 milliards de DH avec, le cas échéant, la constitution de sûretés en vue de garantir le remboursement de l'emprunt obligataire. À l'heure actuelle, on ne sait pas encore si les obligations seront cotées ou non en Bourse ou si elles seront à échéance court, moyen ou long terme. En outre, si le montant des souscriptions n'atteint pas le montant prévu de l'emprunt obligataire, la SNI prévoit de limiter l'émission au montant souscrit. Le holding compte finaliser cette levée dans un délai de 5 ans, que ce soit en une ou plusieurs tranches. Néanmoins, on se pose la question si 8 milliards de DH suffiraient à clore l'OPR sur ONA. «A priori, ce n'est pas le cas», souligne un analyste. «Mais au-delà de la dette bancaire et obligataire, il reste la manne des filiales desquelles les deux holdings comptent se désengager». Ainsi, à partir de simulations effectuées par BMCE Capital Bourse, il apparaît que le produit latent de cession s'élève à 1,8 milliard de DH pour Cosumar, 1,3 milliard pour Lesieur Cristal et 3,1 milliards pour Centrale Laitière. Ce qui totalise 6,3 milliards de DH. Flottant et noyau mou Or, dans l'hypothèse d'un retrait du flottant uniquement d'ONA et de SNI, le montant net (après cession du contrôle des entités autonomisées) des deux OPR devrait atteindre les 3,7 milliards de DH. Par contre, en cas de retrait du flottant et du noyau mou des deux groupes (actionnaires stratégiques pouvant participer à l'OPR), le montant net des deux OPR devrait s'élever à 16,8 milliards de DH. Or, si l'on additionne le total du produit latent de cession des filiales à celui de l'emprunt obligataire, on aboutit uniquement à 14,3 milliards de DH. À moins que l'emprunt bancaire ne couvre entièrement le reliquat (près de 2,5 milliards de DH), la nouvelle entité pourrait être amenée à introduire sur le marché boursier de nouvelles filiales par voie de cession d'une partie de leur capital.