Il comprend, entre autres, l'assouplissement du paiement des charges sociales, la baisse des droits de douane sur les intrants et la restructuration financière des entreprises. Le budget de promotion devrait être porté à 5 MDH. La Fédic (Fédération des industries du cuir) a remis, il y a quelques jours, son plan de relance à la primature ainsi qu'au ministère du Commerce et de l'Industrie. Ce plan a fait l'objet de plusieurs réunions interministérielles et n'attend plus que la validation du premier ministre. Comme le plan «Emergence» destiné à l'industrie textile, ce projet de relance contient des dispositions relatives à la réforme douanière, à la restructuration financière ainsi qu'à la promotion du secteur. La fédération a aussi tenu à y introduire deux propositions relatives au volet financement. Premièrement, elle a suggéré «un apurement des arriérés, dus à l'administration et aux établissements publics, la Direction des impôts ou encore la CNSS, sur la base d'un principal justifié afin d'éviter les abus qui apparaissent aujourd'hui au niveau des contentieux avec ces organismes», indique Mohamed Alaoui, son président. Pour assouplir les mesures d'apurement, le plan préconise «des facilités de paiement adaptées à la situation des entreprises. C'est-à -dire au cas par cas, en fonction de leur trésorerie. Celles-ci pourraient aussi bénéficier d'une remise gracieuse des pénalités de retard et des majorations». Pour M. Alaoui, cette mesure est importante car «les entreprises, en dépit de facilités de paiement, sont toujours prises à la gorge et une application rigide des mesures ne peut que leur être néfaste». Deuxièmement, la restructuration financière ne prévoit pas de financement total, ce qui pose un problème pour les petites unités du secteur, précisément les tanneries, qui ne disposent pas de fonds propres suffisants. Pour y remédier, la Fédic propose qu'«une autorisation d'exporter du wet-blue (peaux semi-finies) soit accordée aux tanneurs pendant une période limitée dans la mesure oà1 l'entreprise souscrit à un programme de restructuration financière et s'engage donc à verser une partie des bénéfices dans le financement du programme». Les industriels lorgnent le marché américain En sus de ces deux points, le plan de relance prévoit une baisse des droits de douane pour l'importation des matières premières de 40% à 2,5%. Cette réforme douanière permettra au secteur, selon la fédération, de profiter de plusieurs opportunités d'exportation existantes sur plusieurs marchés étrangers. Pour le produit fini (notamment dans la maroquinerie, le vêtement en cuir et la chaussure), les droits de douane passeraient à 20% au lieu des 50%, actuellement. On pourrait logiquement penser qu'une telle proposition n'est pas en faveur du secteur mais la fédération y tient. «La baisse des droits de douane sur le produit fini ne nous gêne pas, car c'est cette même offre que nous affrontons sur les marchés étrangers et nous sommes compétitifs», affirme M. Alaoui. Par ailleurs, le plan propose une libéralisation des exportations de peaux brutes à l'exception du wet-blue et un traitement spécifique des plateformes d'exportation. Une restructuration de l'amont du secteur est également prévue dans le plan. Pour la promotion du secteur, le plan de relance prévoit une enveloppe de 5 MDH, au lieu de 500 000 DH actuellement. Plusieurs actions promotionnelles sont prévues, mais la plus importante est l'organisation d'un salon marocain qui accueillerait les pays signataires d'un accord de libre-échange avec le Maroc dans l'objectif de créer des synergies. «Ce projet que nous souhaitons développer avec les USA, les pays arabes ou encore la Turquie, nous permettra d'optimiser nos chances d'aller vers des grands marchés», explique Mohamed Alaoui. La chaussure se porte bien En2005, le secteur du cuir a été marqué par une hausse des exportations notamment de chaussures et une baisse de la production destinée au marché local. Selon la Fedic, cette régression est due à l'importation massive de produits asiatiques, certes de moins bonne qualité, mais plus compétitifs sur le plan du prix. Les exportations de chaussures ont augmenté de 16% alors que, pour les autres filières, notamment le vêtement et la maroquinerie, elles ont stagné. Pour le vêtement, cette performance était attendue par la profession en raison de l'effet mode. L'évolution du segment chaussure, qui représente 65% de l'industrie du cuir, traduit les mutations du marché international. En effet, plusieurs donneurs d'ordre, spécialement espagnols, ont délocalisé leurs productions au Maroc après avoir fermé leurs unités. De plus, les entreprises en Europe s'approvisionnent certes en Asie (Chine ou Vietnam) en produits basiques, mais pour tous les produits spécifiques, elles sont revenues au Maroc en raison de la qualité du produit, de la maà®trise du design et de la disponibilité des matières premières.