La libéralisation du secteur du cuir entre dans sa dernière phase. Le plan de relance élaboré par les professionnels et soumis au gouvernement épargne le «Wet blue» de l'ouverture du marché. Les tanneurs peuvent enfin pousser un ouf de soulagement. Le «Wet blue», un cuir semi-fini, n'est pas concerné par une libéralisation imminente du secteur du cuir. Ce projet, qui entre dans sa dernière phase, a imposé des restrictions sur l'exportation des cuirs et notamment le «Wet blue». De peur de souffrir comme il y a quelques années d'une pénurie concernant la matière première, les professionnels du secteur ont insisté sur ce détail. En effet, cette filière est déjà passée par une période de manque que les professionnels ne souhaitent guère revivre. Lors de la crise économique provoquée par la pandémie de la vache folle dans le Vieux Continent, les Européens ont tourné vers les peaux marocaines. « C'était difficile de trouver du «Wet blue» sur le marché national durant cette période. La matière première est primordiale pour faire tourner la machine de l'ensemble du secteur», explique un professionnel. En fait, le plan de relance de ce secteur, qui vient d'être soumis à la Primature ainsi qu'au ministère du Commerce, de l'Industrie et de la Mise à niveau de l'économie, a été élaboré par les professionnels. La Fédération marocaine des industries du cuir (FEDIC) s'est penchée, durant six mois, sur ce document avant de le proposer au gouvernement. « Ce plan de relance a été élaboré à l'instar de celui du secteur du textile-habillement, mais traité tout en prenant en considération les spécificités du secteur du cuir », annonce Abdeslem Alaoui El Hassani, président de cette fédération. « Parmi les points de ce plan, il y a une réforme tarifaire. Il s'agit d'une baisse des droits de douane concernant les intrants du secteur. Concernant le volet de la libéralisation du cuir, il y a une exception pour le «Wet blue», un cuir qui a subi une seule opération. C'est une opposition formulée par certains tanneurs qui ne veulent pas courir le risque d'un problème d'approvisionnement en matières premières. », ajoute-t-il. Devant la Chambre des conseillers, le ministre du Commerce extérieur, Mustapha Mechahouri, a annoncé, le mardi 2 mai, que le gouvernement est en passe de libéraliser le secteur du cuir et que le plan «Emergence» adopte la plupart des propositions présentées par les professionnels. La libéralisation du secteur du cuir n'est qu'une affaire de temps. Plan «Emergence» pour le cuir Le plan «Emergence»prévoit quatre axes pour le secteur du cuir. • Mesures et facilitations douanières : l'Administration des douanes et impôts indirects mettra en place les mécanismes et dispositions nécessaires au développement d'un environnement douanier propice à la réactivité, à la créativité et à la compétitivité. • Reforme tarifaire : l'objectif assigné à cette réforme est d'assurer un approvisionnement compétitif en matières premières et en intrants, en donnant aux opérateurs la possibilité de diversification de leurs sources d'importations autres que les partenaires ayant des préférences tarifaires avec le Maroc. • Programme d'assistance technique : Le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie et l'ANPME ont élaboré en partenariat avec la FEDIC, un programme d'accompagnement et d'assistance techniques visant l'amélioration de la compétitivité du secteur dans la globalité de sa chaîne de valeurs. • Promotion : afin d'appuyer la stratégie de promotion du secteur cuir-chaussures, les pouvoirs publics mettent à la disposition de la FEDIC un budget annuel destiné à cette promotion.