En raison de la baisse de la production, les prix intérieurs ont augmenté de 20 à 25 % par rapport à la précédente campagne. L'huile d'olive nouveau cru a fait son apparition sur le marché, mais elle n'est pas à la portée de toutes les bourses. Pour ce début de campagne, le litre se vend entre 31 et 33 DH, alors que la moyenne de l'année dernière était de 26 DH, soit une augmentation de 20 à 25%. Les prix sont encore plus élevés dans le circuit traditionnel. Ainsi, à Casablanca, le litre est proposé à 38 DH. Cette flambée est pour l'essentiel due à la faiblesse de la production nationale. Selon Abdelouahab Bouayad, président de l'Adeho (Association des producteurs et exportateurs d'huile d'olive), la production d'huile risque de ne pas dépasser 60 000 t, pour une production totale d'olives de 500 000 t, contre 750 000 prévues par le ministère de l'Agriculture. Pourtant, le gel n'a eu aucun effet sur le verger oléicole. Au démarrage de la campagne, le prix du kilo d'olives avait tout de même augmenté de 35 % par rapport à la précédente campagne, à 4,50 DH. Aujourd'hui, il varie entre 5 et 5,50 DH. En définitive, les prix de l'huile risquent de se maintenir jusqu'à la fin de la campagne ou même d'augmenter si le rendement (teneur du fruit en huile) est faible. Cette teneur varie entre 10à 16 % pour une moyenne de 13,5 % à 14 %. Sur le marché mondial, la tonne d'huile se négocie à 3 200 euros La même tendance est observée sur le marché mondial. La tonne d'huile d'olive se négocie à partir de 3 200 euros (35 200 DH) contre 2 400 (26 400 DH) pour la campagne précédente. Les cours pourraient monter jusqu'à 3 500 euros (38 500 DH), tout comme ils peuvent revenir à un plancher de 3 000 (33 000 DH). Tout dépendra des résultats de la campagne oléicole en Espagne, premier producteur mondial. Et les prévisions de production espagnole sont optimistes. Le royaume ibérique attend seulement 750 000 tonnes, alors que la production tourne généralement autour du million. Depuis quelques jours, les exportateurs ont constaté un fléchissement de la demande sur le marché international, les importateurs étant dans l'expectative en raison des spéculations. En effet, certains pays comme la Turquie ou la Syrie sont sortis sur le marché à des prix très bas. La première en raison de l'existence d'un stock datant de 2004 et la deuxième du fait du manque d'infrastructures de stockage et de commercialisation. Enfin, quand on sait que 85 à 90 % des exportations marocaines d'huile d'olive vont vers l'Union européenne (le reste vers les Etats-Unis) on peut craindre une flambée du cours sur le marché local si la production espagnole n'est pas au niveau souhaité.