L'Institut français du Maroc a organisé le Festival du film français, du 18 au 20 mars dans cinq villes du Royaume. Cette première édition a connu le succès espéré, notamment grâce à la présence de nombreuses figures du cinéma français. Du 18 au 20 mars, l'Institut français du Maroc a organisé la 1ere édition du Festival du film français, en parallèle à Casablanca, Marrakech, Tanger, Tétouan et Meknès. Un rendez-vous nouveau qui vient s'ajouter à la liste des événements organisés chaque année par l'institution. «Il existe des festivals du film français dans beaucoup de pays. Paradoxalement, il n'en existait pas au Maroc qui est un pays francophone, mais surtout ayant des relations historiques et culturelles exceptionnelles avec la France», dit Jean Marc Berthon, directeur de l'Institut français du Maroc. Cela étant dit, le festival tend également à renforcer les parts de marché du film français dans les salles obscures marocaines. Le chiffre actuel établi autour de 15% est insatisfaisant pour un pays francophone. En outre, le marché semble regagner l'intérêt des investisseurs comme le laisse croire l'ouverture de nouveaux complexes cinématographiques Megarama, à Tanger et Rabat, et le projet d'installation de multiplexes Pathé Gaumont d'ici 2018. La société des cinémas Gaumont Pathé est présente en France, en Suisse et aux Pays-Bas. Elle représente un réseau de plus de 104 cinémas regroupant 983 écrans. ''Fatima'' et ''La vache'' Un public nombreux s'est pressé devant les guichets du Megarama, le week-end dernier, pour voir des films nouveaux qui connaissent actuellement un grand succès dans les salles en France. «Nous avons voulu créer ce type de rendez-vous autour du cinéma français, en mettant en exergue une dimension franco-maghrébine forte», précise Jean-Marc Berthon. En effet, quatre des sept films du festival proposaient des thématiques liées à l'immigration et à l'altérité. La vache, projeté en avant-première à Casablanca et à Marrakech, en présence de Mohamed Hamidi, réalisateur du film, de Fastah Bouyahmed, personnage principal, et de Jamel Debbouz, coproducteur, a particulièrement séduit le public. L'histoire de Fatah, petit paysan algérien, qui rêve d'emmener sa vache Jacqueline au Salon de l'agriculture à Paris, a été l'occasion de redonner confiance en l'humain lors d'un voyage inattendu plein de rencontres précieuses. Avec déjà plus d'un million d'entrées en France, «c'est un film comme il en faut dans un contexte un peu lourd, un peu grave. Il envoie un message totalement positif, de par la vision qu'il donne de l'Afrique du Nord, comme de la France. C'est une sorte d'idylle, mais on en a besoin pour croire que tout peut encore mieux fonctionner», ajoute le directeur de l'IFM. Autre film fort attendu, celui de Philippe Faucon : Fatima. Avec trois Césars et une nomination, le film Fatima attisait la curiosité des Marocains, en particulier depuis la découverte de Fatima Elayoubi, auteure jusqu'alors méconnue et dont l'œuvre autobiographique a inspiré le film. En présence de l'auteure et de Soria Zeroual, personnage principal du film, Fatima a été projeté dans les différents lieux partenaires du festival. Il raconte l'histoire d'une mère marocaine qui gagne sa vie en faisant le ménage et qui doit élever deux jeunes filles, dont une adolescente révoltée. Entre la non-maîtrise du français et un métier ingrat, Fatima doit affronter la honte dans les yeux de ses filles qui ne ressentent aucune fierté de la condition de leur mère. Fatima, qui maîtrise parfaitement l'arabe, se met alors à écrire pour exprimer ses pensées intimes. Lorsqu'elle tombe des escaliers et n'arrive plus à travailler, sa soif d'expression l'amène à reprendre le chemin de l'école. Pour le reste des films programmés, «le premier critère de sélection est l'actualité de la production. On a choisi de montrer des films qui viennent de sortir en France. Le second critère est celui de la diversité du genre: des comédies, des drames, des films d'action et des documentaires aussi, pour démontrer la diversité de la création cinématographique française», explique M. Berthon.