Les amendes ont rapporté à l'Etat 85 MDH en 2004 et 21 millions depuis début 2005. 40% des contraventions suite à un contrôle radar. On a peine à le croire : en 2004, les services de contrôle de la gendarmerie royale et de la sûreté nationale ont constaté de la part des usagers de la route à l'intérieur et à l'extérieur des cercles urbains 1,9 million d'infractions dont 1,47 million ont fait l'objet d'un procès verbal assorti d'une mise en fourrière pour 198 335 véhicules. Le total des contraventions infligées, ou ATF (amendes transactionnelles forfaitaires), non compris donc les dossiers jugés par les tribunaux du Royaume, s'élève à 437 802. Ce qui a permis à l'Etat d'encaisser 85 MDH au titre des contraventions, dont 34 millions pour les excès de vitesse enregistrés grâce au contrôle radar. On ne peut pas dire que l'utilisation récente de ces radars mobiles ou fixes destinés à contrôler et à dissuader les amateurs de vitesse ait atteint leur objectif. Il faudra sans doute plus de temps pour mesurer cet effet de dissuasion. Le contrôle radar sera renforcé En revanche, il y a fort à parier que les diverses campagnes de sensibilisation entreprises depuis début 2005, dans le cadre du Plan stratégique intégré d'urgence (PSIU), ainsi que la fermeté du contrôle ont incité les automobilistes à plus de prudence. Pour les sept premiers mois de l'année 2005, les contrôles radars ont permis de constater 241 212 infractions à la limitation de vitesse et 185 141 procès-verbaux ont été dressés à l'occasion, se traduisant par 56 017 contraventions qui ont rapporté aux caisses de l'Etat 21 MDH. La palme de la vitesse revient aux voitures particulières avec 183 346 infractions liées à la vitesse, suivies des camions et des taxis qui se tiennent de près avec respectivement 18 872 et 16 399 dépassements, alors que les autocars ont commis 5 220 infractions. En dépit de sa baisse relative, le nombre d'infractions reste élevé. Le conducteur marocain, quelle que soit sa condition sociale, reste structurellement indiscipliné et le montant élevé des amendes ne semble pas le dissuader outre mesure de commettre des infractions. C'est pour cette raison, nous explique un responsable de la sécurité routière au ministère du Transport, que les agents de contrôle ont multiplié ces derniers temps les retraits de permis. Ce procédé est dénoncé par beaucoup d'usagers, surtout que les agents verbalisateurs donnent rarement un récépissé de retrait. D'après ce responsable, les agents de police retirent le permis de conduire sur consigne du parquet qui a, selon le Code pénal, autorité pour prendre les mesures nécessaires pour prévenir tout genre de crime. Dans le cas présent, le fait de brûler un feu rouge ou le dépassement de la vitesse autorisée sont interprétés comme risque de mettre en danger la vie d'autrui. Ceci étant, le resserrement des contrôles dans les villes et en dehors reste à lui seul insuffisant, car malgré les campagnes de communication et de sensibilisation, la route marocaine continue de tuer. La Commission interministérielle pour la sécurité routière qui s'est réunie lundi 10 octobre appelle ainsi à renforcer les contrôles radar et à accélérer la signature relative à l'introduction de l'alcootest, mais surtout à approuver le nouveau code de la route dont le projet est depuis plusieurs mois au Secrétariat général du gouvernement.