Le ministère du transport a étudié depuis quelques mois la mise en place de radars fixes le long des routes du royaume. N'ayant toujours pas fait l'objet d'un communiqué officiel, le projet a d'ores et déjà pris forme et place. Aperçu. 120 autres radars seront installés pour flasher spécialement les infractions relatives à la vitesse. Coût de l'unité : 1 million de dirhams. Budget total du projet : 1 milliard de dirhams. Le ministère du transport finalise son dernier projet portant sur la mise en place, par une entreprise privée, de radars de surveillance des excès de vitesse et des infractions commises sur les autoroutes et routes du pays. « Le projet compte dissuader les conducteurs qui ne respectent pas les feux et panneaux de signalisation, surtout au niveau des intersections », affirme Abdelaziz Rebbah, ministre de l'équipement et du transport. Des radars pour 1 milliard de dirhams Le projet qui n'a toujours pas fait l'objet d'un communiqué officiel est sur le point d'être à terme. « Il va de soit que le projet vise le renforcement de l'excès de vitesse. Il concerne l'installation de près de 970 radars fixes tout le long du réseau routier à savoir les villes, les autoroutes, les routes nationales mais aussi régionales », nous confie Mohammed Meghraoui, directeur des transports routiers et de la sécurité routière au ministère. 120 autres radars seront installés pour flasher spécialement les infractions relatives à la vitesse. Coût de l'unité : 1 million de dirhams. Budget total du projet : 1 milliard de dirhams. « C'est assez cher, mais la sécurité routière n'a pas de prix », nous avoue la même source. Gestion déléguée des PV Si avant le lancement de ce projet, les routes du pays disposaient déjà de quelque 140 radars, cette mesure n'a pas empêché les conducteurs de violer le code de la route. Et pour cause, des rumeurs affirment que la majorité des radars existants ne fonction nent pas du tout. « Des carcasses vides seront malgré cela mises en place afin de leurrer les conducteurs et les dissuader de commettre des infractions... », explique Meghraoui. Avec plus de 300 000 véhicules qui seront flashés mensuellement, la gestion déléguée s'impose inéluctablement, selon le département Rebbah. « Le coût de la gestion interne est trop élevée. L'Etat refuse d'investir dans des manœuvres trop coûteuses et non rentables. Nous avons donc pensé à l'externalisation. Le dossier d'appel d'offres est entre les mains de Monsieur Rebbah. En fin d'année, il sera publié pour sélectionner le concessionnaire adéquat », nous révèle Meghraoui. Le concessionnaire aura comme tâche d'installer les 960 radars d'infraction, les 120 radars spécialisés dans les excès de vitesse en plein ville et enfin 10 radars tranchants. Ce dernier type de radar contrôle la vitesse moyenne qui ne devra pas dépasser les 127 km/h sur autoroutes. « Le concessionnaire aura notamment pour mission de créer son propre centre de traitement des procès verbaux. Les équipes du centre visualiseront toutes les infractions, identifieront les conducteurs en infraction et enverront les PV aux adresses des concernés dans un temps ne dépassant pas les 5 jours », affirme Meghraoui. Et les gendarmes ? Pour ce qui est des pénalités, le code pénal a déjà prévu les sanctions liées aux non paiement des amendes. Si le contrevenant ne se manifeste pas au bout de 15 jours après sa convocation, le centre de traitement envoie le dossier au parquet. « Il ne s'agit là que de l'installation de la première tranche. Nous voulons atteindre un millier de radars fixe », affirme Rebbah. Mais ces radars ne risque-t-ils pas de supprimer des emplois, comme ceux des gendarmes ? « Pas du tout, nous répond Meghraoui, les gendarmes ont leur propre tranches horaire de travail et leurs propre zones de contrôles. Les radars vont renforcer la sécurité routière », conclut le directeur des routes. Ces radars auront donc comme principal but de limiter les hécatombes sur nos routes et obliger les fous du volant à payer le prix de leur conduite irresponsable. Et finalement, l'installation de ces radars permettra, de manière juste, de sanctionner n'importe quel infracteur au code de la route. 150 radars en 2011 Au lendemain de l'entrée en vigueur, le Ministère de l'équipement et des transports disposait d'un parc de 150 radars fixes répartis à raison de 70 radars installés en rase campagne au niveau de certaines sections accidentogènes du réseau routier national et 80 au sein des périmètres urbains des villes de Rabat et de Casablanca. Selon le département de Rebbah, le nouveau code de la route ayant instauré les fondements juridiques a permis au ministère l'exploitation et le traitement des infractions constatées par ces radars fixes. Un système de gestion de ces infractions a été mis en place, il permet le traitement des photos des véhicules captés par le radar, l'identification du contrevenant à partir de la base de données nationale des véhicules, la génération et l'envoi automatique de l'avis de contravention au contrevenant et en cas de non-paiement ou de non-contestation le système génère et envoi le PV d'infraction au ministère de la justice. Pour l'opérationnalisation du système, le ministère a mis en place une cellule centrale de traitement des infractions constatées par radars fixes, composée de deux équipes d'agents de saisie, de vérificateurs et d'agents verbalisateurs, soit un effectif global de 22 agents.