La banque se distingue sur les dépôts avec une croissance de 8,4% contre 5,5% pour tout le marché. Elle ouvre en moyenne 500 000 comptes par an. Avec un coefficient d'emploi de moins de 12% contre 95% pour l'ensemble du secteur, elle dispose d'une large marge de progression sur les crédits. Près de 6 ans après sa création, Al Barid Bank continue d'afficher des indicateurs d'activité appréciables. En 2015, ses dépôts ont progressé de 8,4%, à 42,4 milliards de DH, au moment où le secteur dans son ensemble se contente d'une progression de 5,5%, à 811,7 milliards de DH. Cette performance est à l'avenant du rythme d'ouverture de comptes qui dépasse les 500000 par an depuis le départ. Al Barid Bank a profité naturellement du positionnement historique de la Poste en matière de services bancaires, exploitant des viviers de clientèle peu courtisés, généralement des bas revenus situés à l'extérieur des grandes villes. Mais, depuis, elle a diversifié progressivement sa cible pour continuer de soutenir la croissance de ses ressources tout en restant fidèle à sa vocation d'origine, à savoir servir une clientèle n'ayant habituellement pas accès aux services bancaires, dans une optique d'inclusion financière. Ainsi, l'établissement mise depuis peu, fortement, sur les jeunes. Tawfir Al Ghad, une solution d'épargne dédiée à cette cible lancée il y a à peine un an et demi, a séduit près de 100 000 clients. L'impact sur le rajeunissement de la clientèle est tout aussi notable puisque les 18-25 ans ont représenté le tiers des nouveaux clients recrutés en 2015 alors qu'ils ne pèsent que 8% du total. Globalement, Al Barid Bank est particulièrement entreprenante sur le segment des dépôts rémunérés du fait qu'elle a hérité de l'encours de la Caisse d'épargne nationale (CEN), mais aussi grâce à une stratégie de captation de la petite épargne. 55 nouvelles agences seront ouvertes en 2016 Ainsi, la banque, qui détient 24,9 milliards de DH de dépôts rémunérés, s'arroge près de 18% de parts de marché sur ce segment, ce qui la classe au troisième rang au niveau national, alors qu'elle n'arrive que sixième en termes de ressources. Le revers de la médaille est que les ressources rémunérées pèsent lourd. Elles représentent 64% du total contre moins de 40% pour l'ensemble du secteur. Hormis la diversification de sa clientèle, la banque s'efforce, pour attirer les clients, de présenter une offre rationalisée et accessible de par sa tarification. Elle ne propose par exemple que trois packs bancaires à destination de ses principales cibles à un prix démarrant à 4,90 DH par mois. L'extension continue du réseau d'agences est l'autre clé du succès en matière de collecte des ressources. En 2016, 55 nouvelles agences, dont 20 mobiles, s'ajouteront aux 1852 (dont 17 points mobiles) qui composent actuellement le réseau. L'enjeu n'est pas seulement de développer quantitativement ce réseau, il s'agit aussi d'en améliorer la qualité. Dans cet esprit, la banque postale repositionne géographiquement certaines de ses agences quand le besoin s'en ressent pour accompagner l'activité commerciale. Elle déploie également un important programme de formation de ses ressources humaines dépassant les 10000 jours homme/an. Barid Bank Mobile complète la recette. Elle a permis de capter plus de 200000 clients après seulement deux ans de commercialisation. Fait notable, 40% des souscripteurs n'ont pas de comptes dans l'établissement. Il peut donc s'agir de clients d'autres banques ou de personnes n'ayant jamais ouvert de compte bancaire. Dans l'un comme dans l'autre cas, ce sont des prospects à surveiller. Le souci de la banque est de garantir un service universel En somme, la stratégie de la banque en matière de collecte des dépôts semble faire ses preuves. Côté crédit, le challenge reste de taille, mais la Banque postale ne semble pas intimidée. L'encours du crédit immobilier aux acquéreurs, un segment investi il y a 4 ans, affiche une progression de plus de 35% en 2015. Toutefois, avec 1,4 milliard de DH et une part de marché de moins de 1% sur ce type de financement, elle a encore du chemin à faire. La même configuration est observée sur le crédit à la consommation proposé depuis 2 ans. Il affiche une croissance de plus de 42% en 2015, mais ne totalise qu'un encours de moins de 700 MDH (près de 1,6% de part de marché). Sur le crédit aussi, le souci est de garantir un service universel. C'est sans doute pour cette raison que Al Barid Bank couvre toutes les régions de manière homogène et que le montant moyen de ses crédits immobiliers s'élève à 260 000 DH contre près de 340 000 DH pour le marché. Mais une chose est sûre, l'établissement est appelé à intensifier sa distribution de crédits. Et il en a bien les moyens. Son coefficient d'emploi n'est que de 12% contre 95% pour tout le secteur bancaire. [tabs][tab title ="Al Barid Bank à la tête des Caisses d'épargne de la région Mena"]Une reconnaissance de plus pour Al Barid Bank dans le cadre de son effort pour développer la bancarisation. Les 19 et 20 janvier dernier, à l'issue du congrès sur l'inclusion financière tenu à Marrakech, un Groupe Mena a été créé par l'Institut mondial des caisses d'épargne (WSBI). Et c'est sans surprise que la présidence en a été confiée, à l'unanimité, à Al Barid Bank. Avant cela, la banque postale a propulsé le Maroc au 1er rang du classement 2013 de l'Union postale universelle relatif à la facilité d'accès aux services financiers via les organisations postales. Citons encore la distinction de la banque dans une compétition internationale qui lui a permis de bénéficier de l'appui de la Fondation Bill et Melinda Gates pour le développement de sa solution de Mobile banking.[/tab][/tabs]