Au moment où le PAM annonçait son positionnement au centre-gauche, le premier secrétaire de l'USFP lançait un appel pour une gauche alternative. Une coïncidence ? Peut-être. Le fait que le PAM se positionne sur une ligne politique construite autour de la pensée socialiste et la démocratie libérale, et qu'en même temps la gauche, y compris les petites formations, se cherche un nouveau projet de gauche, donne lieu à plusieurs scénarios. Le plus plausible étant celui dans lequel l'USFP et les partis de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) se retrouvent dans une alliance objective avec le PAM, seul parti capable de faire face, électoralement parlant, au PJD. Les trois membres de la FGD, en réaction à l'appel de l'USFP, se sont dit favorables à une fédération élargie de la gauche, mais sous conditions. Toutefois, pour le moment, aucun rapprochement avec le PAM n'a été évoqué. Cela alors que l'Istiqlal se voit de plus en plus dans une alliance avec le PJD. Auquel cas nous serons en présence de deux pôles et deux projets de société distincts. D'un côté, un projet qui défend la démocratie sociale (ou une gauche alternative) qui regroupe le PAM et les différentes formations de la gauche et, d'un autre, un bloc islamo-conservateur dont les deux promoteurs seront le PJD et l'Istiqlal. La scène politique en sera plus claire et plus cohérente. En tout cas, plus lisible que le scénario où le PJD se retrouverait avec l'Istiqlal, l'USFP et le PPS dans une «Koutla historique» voulue par les islamistes.