Le Maroc et plusieurs pays africains ont manifesté leur volonté d'échanger leur savoir-faire. L'objectif est de préserver les métiers de l'artisanat africain. Le Salon professionnel de l'artisanat Minyadina, qui a tenu sa troisième édition du 3 au 6 décembre dernier à Casablanca, ne se sera pas contenté de promouvoir l'artisanat marocain. En effet, en présence de délégations ministérielles de 11 pays, notamment de Côte d'Ivoire, du Gabon, du Niger et de Guinée-Bissau, la conférence africaine sur la préservation des métiers de l'artisanat sous le thème «Les métiers d'artisanat africain : un patrimoine culturel immatériel à préserver», qui s'est déroulée en marge du salon vendredi 4 décembre, a placé l'artisanat dans une perspective de partage de savoir-faire et d'expériences. Représentants des ministères de tutelle de plusieurs pays africains, partenaires institutionnels, à l'image de l'Agence des Nations-Unies pour l'éducation, la science et la culture, l'UNESCO, professionnels, experts nationaux et internationaux dans la préservation du patrimoine ont ainsi appelé à une coopération Sud-Sud pour «préserver les métiers de l'artisanat en Afrique et encourager et développer ce patrimoine qui reflète l'identité du continent africain». «Les métiers de l'artisanat se distinguent comme un patrimoine exceptionnel encore vivace, particulièrement ceux classifiés d'artisanat à fort contenu culturel, caractérisant des territoires spécifiques à travers le génie créateur d'artisans et maîtres-artisans qui continuent encore à pratiquer ces métiers traditionnels et à transmettre des savoir-faire ancestraux», n'a pas manqué de déclarer M'barka Bouaida, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, dans un discours lu au nom de la ministre de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire, Fatima Marouan. Recherche projets spécifiques Profitant de cette mobilisation générale, le ministère de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire et le bureau multi-pays de l'UNESCO à Rabat ont conclu un accord de coopération portant sur «une coopération conjointe et concertée pour le développement et la réalisation de programmes conjoints, portant sur l'artisanat et le développement». Reste à sélectionner et approuver des projets spécifiques qui feront l'objet d'un accord spécifique. Dans cette perspective, les deux parties s'engagent notamment à «mettre leurs expertises au service du développement par la mise en œuvre des projets identifiés, contribuer éventuellement au financement de projets identifiés» et à «se mobiliser pour lever des fonds auprès des parties tierces». Pour y parvenir, le Maroc peut s'appuyer sur le bilan réalisé par son programme de sauvegarde des métiers de l'artisanat. Ce dernier a en effet permis la réalisation d'un dispositif multimédia et sur l'instauration d'un support de formation à distance, www.maalem.ma, sur lequel 22 métiers ont été transcrits grâce à la participation de maâlems, artisans, formateurs et apprentis.