La station radio a bouclé le premier semestre 2004 avec un bénéfice net de 4 MDH contre 6,5 millions pour toute l'année 2003. Décidément, les principaux acteurs du secteur de l'audiovisuel marocain reprennent du poil de la bête. Après l'annonce, il y a quelques mois, par la seconde chaîne de télévision marocaine, 2M, d'un résultat 2003 de 24 MDH, en nette amélioration (sans toutefois permettre d'épurer la totalité des reports à nouveau négatifs hérités du temps de la gestion privée), c'est au tour du leader des stations radios, Radio Méditerranée Internationale (Médi 1), de renouer avec la croissance bénéficiaire à fin juin 2004. En effet, la station tangéroise a dégagé un résultat net semestriel d'un peu plus que 4 MDH alors que, pendant tout l'exercice 2003, son bénéfice net n'a été que de 6,5 MDH. 23 millions d'auditeurs au Maghreb Certes, il lui faut encore redoubler d'efforts pour retrouver ses niveaux de résultats records de 2000 et 2001 (supérieurs à 20 MDH) mais, selon des sources bien informées, les difficultés de 2003, nées dans la foulée des attentats de Casablanca, et qui avaient temporairement freiné le dynamisme des annonceurs, semblent céder la place à une reprise généralisée en 2004 dont on attend la confirmation en 2005. Rappelons que Médi 1, qui emploie près de 140 personnes, dont plus du tiers est constitué de journalistes, a bénéficié, dès sa création en 1980, d'une convention avec l'Etat lui accordant l'exclusivité de la publicité radiophonique au Maroc. Elle présente aussi un positionnement très enviable grâce à une programmation diversifiée, qui lui permet de ratisser large sur le marché publicitaire. A preuve, son rang de leader est encore incontestable à ce jour avec une audience de 23 millions d'auditeurs sur le Maghreb. Tous ces éléments lui ont permis, au cours des deux premières décennies de sa vie, et malgré des investissements réguliers de modernisation des outils de production, d'engranger des profits conséquents qui alimentent de façon récurrente ses fonds propres qui approchent les 110 MDH à l'issue du premier semestre 2004, pour un capital de départ d'à peine 11 MDH. Et dans un environnement audiovisuel en forte mutation, Médi 1 semble déterminée à utiliser son trésor de guerre pour se préparer à l'échéance fatidique de 2006, à l'horizon de laquelle son monopole sur le marché publicitaire radiophonique devrait être aboli après avoir déjà été prorogé à l'échéance initiale de 2003. La récente acquisition (Voir La Vie éco du 29/10/04) auprès de l'ONA de 50 % du capital de Régie 3 qui assure la commercialisation des espaces publicitaires pour le compte de 2M et d'autres titres de presse, en plus de son nouveau propriétaire, s'inscrit sans doute en droite de ligne de cette logique. Il en va de même pour le projet d'exploitation d'une télévision par satellite logée dans la filiale Médi 1 Sat, qui devait être opérationnelle dès cette année sur un site acquis dans l'enceinte de Tanger Free Zone .