Dans un premier temps, il sera proposé par Al Amana, la Fondation Banque populaire et Zakoura. Les prêts iront de 3 000 à 30 000 DH, avec une durée de remboursement de neuf mois à trois ans. Les organismes de micro-crédit s'apprêtent à lancer des produits destinés au financement du logement. L'association Al Amana sera la première à débuter cette activité, dès avril. Les autres, dont Zakoura et la Fondation banque populaire, ne tarderont pas à suivre. Cette nouvelle activité a été rendue possible grâce à l'amendement, à l'automne dernier, de la loi sur le micro-crédit dont le champ d'application était jusqu'alors limité aux activités génératrices de revenus. Notons à ce propos que les événements du 16 mai dernier ont été déterminants dans cette décision. Auparavant, les autorités n'étaient pas très favorables, argumentant leur refus par le niveau élevé des taux d'intérêt pratiqués par la micro-finance, ou encore par les difficultés qu'auraient les bénéficiaires à honorer leurs engagements. Il semble qu'elles aient révisé leur jugement là-dessus. Il faut dire aussi que l'Usaid (United States agency for international development), un des fervents défenseurs du financement du logement par le micro-crédit, a joué un rôle promordial en coulisses. Des fonds de garantie de l'Usaid faciliteront le refinancement Selon Jamal Dadi, spécialiste des programmes de développement au sein de cette agence, les raisons qui ont poussé cette institution à encourager ces prêts sont de deux ordres. D'une part, ils amélioreront les conditions de vie des détenteurs de revenus modestes et, à terme, contribueront à l'éradication des bidonvilles. D'autre part, ils permettent aux associations de micro-crédit de diversifier leurs produits et donc de minimiser le risque. Pour faciliter le refinancement des associations, l'Usaid utilisera le fonds de garantie mis en place via l'Autorité américaine de crédit pour le développement (DCA). L'agence garantit actuellement les associations Al Amana et Zakoura, à hauteur de 50 % des emprunts effectués auprès du système bancaire, pour des montants respectifs de 5 millions de dollars et de 2 millions de dollars. Les autres associations de la micro-finance bénéficieront également de ce service à terme. Pour le moment, le produit d'Al Amana est destiné à l'acquisition d'un lot de terrain équipé, la construction par étapes d'une maison individuelle par le biais de prêts successifs et l'agrandissement d'un logement. Le crédit peut aussi concerner l'achat d'un appartement dans le cadre du recasement de bidonvillois. Le prêt est de type individuel, contrairement aux prêts classiques des associations de la micro-finance qui se présentent sous forme de garantie solidaire englobant quatre ou cinq personnes. Le montant varie entre 3 000 et 30 000 DH. Le remboursement peut se faire sur 9 mois à 3 ans. Concernant les garanties exigées, Mohamed Maarouf, directeur études et développement d'Al Amana, explique que l'organisme se basera «sur divers types de garanties, dont les conditions de réalisation du projet logement, son coût et la capacité de remboursement du client en comparant ses revenus et ses dépenses». Toutefois, pour la réussite du projet, M. Dadi précise que la montée en charge du financement doit se faire progressivement, en le limitant dans une première étape aux anciens clients des associations. L'objectif étant de n'intervenir qu'auprès des personnes ayant déjà démontré leur sérieux. Enfin, il est espéré que le taux d'impayés de 0,01 % rencontré dans le cadre des micro-crédits classiques, obtenu grâce à une politique de proximité, puisse être reconduit dans le prêt au logement