La Société Générale et lAgence Américaine pour le Développement International (USAID) ont signé récemment un accord de gestion de garantie pour des prêts dun montant global de 10 millions de dollars destinés au micro-crédit. Une première dans le genre. Dans le cadre des actions entreprises par le groupe Société Générale dans le domaine du développement durable, Abdelaziz Tazi, président du Conseil de Surveillance de la Société Générale, a signé, le 14 décembre, une convention avec lUSAID, représentée par Thomas Riley, ambassadeur des Etas-Unis au Maroc. Cest la première fois au Maroc quun bailleur de fonds institutionnel international, notamment lUSAID, confie à un établissement financier local la gestion dune garantie globale destinée à couvrir et à promouvoir le financement des institutions de micro-crédit. Les termes de la convention indiquent que le montant de lenveloppe de crédits couverts par la garantie USAID sélève à 10 millions de dollars, tandis quune garantie globale de 5 millions de dollars est confiée à la Société Générale pour couvrir 50% des crédits qui seront alloués aux associations de micro-crédit. «Cette garantie est offerte par le Congres américain par lintermédiaire de lAutorité du Crédit au Développement de lUSAID. Il sagit de la septième garantie accordée par lUSAID, en lespace de deux ans, pour développer le micro-crédit au Maroc. Pour lensemble des garanties réunies, le montant total des prêts potentiels est de 27 millions de dollars», a déclaré lambassadeur américain lors de la cérémonie de signature, précisant par ailleurs que lobjectif premier, à travers ce programme de garantie de portefeuilles de prêts, est de permettre à des institutions de micro-crédit doffrir des prêts et des services dappui aux micro-entreprises, ainsi que des prêts aux familles à faibles revenus. Désormais, grâce à un amendement récent de la loi sur le micro-crédit, ces institutions sont autorisées à octroyer des prêts non seulement pour le développement des petites entreprises, mais également pour lamélioration ou lachat dun logement. Le secteur du micro-crédit au Maroc De fait, les associations de micro-crédit se retrouvent au premier plan pour octroyer des prêts afin de promouvoir les micro-projets. Lassociation Al Amana et le Fondep recevront chacune 2 millions de dollars dans le cadre de cette convention. Environ 1 million de dollars sera accordé à lAmsef, tandis que lInmaa recevra 750.000 dollars. Les 4 millions restants reviendront à dautres institutions à agréer par lUSAID. Les activités de micro-crédit ont commencé au Maroc au milieu des années 90, à linitiative de lassociation marocaine Amsed en partenariat avec une ONG américaine. La mise en place du programme Microstart du PNUD ainsi que lintervention de lUSAID et de certains établissement bancaires ont permis, à la fin des années 90, de réaliser le financement et le développement de plusieurs associations de micro-crédit. En 2000, le Fonds Hassan II a soutenu le secteur avec une subvention de 100 millions de DH. Cette contribution financière a permis daccroître le nombre et le montant des prêts accordés, en particulier par les deux principales associations Al Amana et Zakoura. Cette effervescence donnera naissance à la Fédération Nationale des Associations de Micro-crédit, créée à la fin doctobre 2001 comme organisme de support, de promotion et de renforcement des associations qui opèrent dans le secteur. De 90.000 prêts accordés en 2000, le micro-crédit a touché au Maroc 300.000 bénéficiaires pour lannée 2004, dont 75% de femmes, pour un encours global de 540 millions de DH.u