L'inflation restera faible et le déficit budgétaire est en diminution. Le taux de croissance devrait atteindre 4,5% en 2015. Le FMI appelle à une réforme urgente du système de retraites. «La solidité des fondamentaux et la mise en œuvre de politiques volontaristes ont contribué à stabiliser l'économie du pays, et ce, en dépit de vents contraires», s'est félicité Jean-François Dauphin, chef de la mission de consultation du FMI, lors d'une conférence de presse tenue le 17 novembre à Rabat, au cours de laquelle il a dressé un bilan de la situation économique du Royaume. C'est ainsi qu'après une «récolte exceptionnelle» en 2013, la production agricole a diminué, ce qui devrait avoir pour conséquence une baisse de la croissance du PIB à environ 3% en 2014, malgré une reprise récente de l'activité des secteurs non agricoles. L'inflation devrait, quant à elle, rester faible et le déficit des transactions extérieures courantes se réduire, du fait de l'accroissement des «exportations des secteurs émergents» et de la baisse de la facture des importations énergétiques, suite à la chute récente des cours du pétrole. Autre bon signe, le déficit budgétaire s'est contracté depuis son pic de 2012 grâce aux efforts déployés par les autorités, alors que la dette publique a augmenté mais reste viable. Bien que des progrès aient été accomplis au cours de ces dix dernières années dans la lutte contre la pauvreté, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à réduire le chômage et les inégalités sociales et améliorer l'éducation et l'accès aux infrastructures de base. Le FMI exhorte donc les autorités à poursuivre les réformes engagées afin de stabiliser l'économie et jeter les bases d'une croissance plus forte et plus inclusive. Encore des efforts pour améliorer le climat des affaires, la transparence, la concurrence et la gouvernance Selon ses prévisions, le taux de croissance devrait s'établir à un niveau proche de 4,5% en 2015, les secteurs hors-agriculture continuant de s'améliorer et la croissance agricole retrouvant une tendance normale. Il n'en reste pas moins que le Maroc reste exposé à des risques extérieurs importants, notamment ceux en rapport avec la croissance en Europe. Pour ce qui est du projet de Loi de finances 2015, le FMI estime que le déficit prévu de 4,3% est vraisemblable et que les réformes budgétaires doivent créer «plus d'espace pour l'investissement» dans les infrastructures, la santé, l'éducation et la protection sociale, afin de promouvoir une croissance plus forte. Il convient aussi de redoubler d'efforts pour améliorer le climat des affaires, la transparence, la concurrence et la gouvernance. Un assouplissement du régime de taux de change, en coordination avec les autres politiques macro-économiques et structurelles, contribuerait également à accroître la compétitivité de l'économie et sa capacité à absorber les chocs. Par ailleurs, le FMI salue les «progrès significatifs» accomplis dans le cadre de la réforme de la Caisse de compensation, et insiste sur l'urgence de celle du système de retraite. A ce propos le FMI recommande de fusionner les caisses de retraite en deux pôles : un Pôle public et un Pôle privé.