Après une édition 2013 consacrée aux Jazzmen de l'Est, le festival le plus chouette de Tanger consacre son quinzième rendez-vous aux «légendes d'hier et de demain». Tanjazz a quinze ans et c'est tout sauf un adolescent malingre et boudeur. C'est qu'il a été choyé, élevé dans la joie et la bonne humeur, le bougre. À son chevet, tous les soirs ou presque, un géniteur plein de dévotion et de ressources: pour cultiver ses goûts et adoucir ses mœurs de jeune festival plein de fougue, Philippe Lorin lui a choisi des précepteurs sensationnels, qui lui ont chanté, joué de bien belles berceuses. Cette année, après une édition dédiée à un jazz aux sonorités singulières, venu de Bulgarie, d'Egypte, de Tunisie et des Balkans, Tanjazz choisit de revisiter les classiques car «la culture jazz est d'abord un précieux patrimoine», rappelle un communiqué des organisateurs. Du 10 au 14 septembre, les hommages vont donc pleuvoir : «A Louis Armstrong, Count Basie, Duke Ellington, Cab Calloway, George Gershwin, Louis Jordan mais aussi aux Beatles ou à Nina Simone». Hors de question cela dit de céder pieds et poings liés à la nostalgie. Ce serait reléguer le jazz à une relique du passé, or il n'en est rien! Cette musique est toujours pleine de vitalité et ses créateurs, ses innovateurs sont légion. Tanjazz vous propose de découvrir certaines de ces «légendes de demain» : il y a d'abord Buika, l'espagnole d'origine équato-guinéenne qualifiée de Tsunami vocal par les initiateurs, qui ont une drôle de façon de la présenter: «Ce n'est pas du jazz, ce n'est pas de la soul, ni du funk, ni du flamenco, ni de la copla. C'est pire». Vivement le samedi 13 septembre à 20h pour que ce raz-de-marée nous emporte ! Il y a aussi Lillian Boutté que nous ne raterons pour rien au monde : l'ambassadrice musicale de la Nouvelle Orléans, haute comme trois pommes, débordante d'énergie, d'émotion et d'humour, nous avait déjà conquis il y a quelques années sur la grande scène du festival. L'entendre déclamer What a wonderful world, Oh when she Saints ou La Vie en rose vaut le détour. Vraiment. Samedi 13 septembre, aussi, mais à 23h ! Autres révélations du Tanjazz 2014 : la Franco-américaine Cécile McLorin Salvant qui, à tout juste vingt-quatre ans, possède une technique vocale éblouissante, lui permettant, paraît-il, d'«alterner avec aisance, la puissance et la délicatesse, le souffle fragile et aérien, la légèreté du colibri et la douceur de la soie». Rien que ça ! A découvrir le vendredi 12 septembre, entre autres pépites musicales.