Le ministère a d'abord fait état de 50, puis de plus de 150, plus de 250 et plus de 400 blessés, dont au moins trois graves. Les blessés ont pour l'essentiel été touchés par des éclats de verre. Des météorites se sont abattus vendredi matin sur la région russe de l'Oural, accompagnés d'éclairs incandescents et de violentes explosions, soufflant des murs et des fenêtres, semant la panique et blessant des centaines de personnes. Une boule incandescente accompagnée d'une très vive lumière blanche, se déplaçant à très grande vitesse, est apparue dans le ciel de Tcheliabinsk, une ville de plus d'un million d'habitants, à 09H20 locales, soit 03H20 GMT. "Un météorite s'est désintégré au-dessus de l'Oural, brûlant partiellement dans les couches basses de l'atmosphère. Des fragments ont atteint la Terre et sont tombés dans des zones peu habitées de la région de Tcheliabinsk", a indiqué l'antenne locale du ministère russe des Situations d'urgence dans un communiqué. Le météorite, un "bolide" qui se serait désintégré à 5.000 mètres au-dessus de l'Oural, faisait "des dizaines de tonnes", selon un spécialiste russe, Sergueï Smirnov, cité sur la chaîne Rossia 24. Ce "bolide" se déplaçait du nord-est vers le sud-ouest, selon la télévision publique. Plusieurs explosions ont alors retenti, qui ont soufflé les vitres de nombreux bâtiments. Un correspondant local de la chaîne publique Rossia, qui se trouvait dans les locaux d'une université, a raconté avoir vu lors d'une de ces explosions une boule de feu repartir "dans l'autre sens". "Le nombre de victimes augmente au fur et à mesure", a indiqué l'antenne locale du ministère de l'Intérieur, cité par Interfax. Le ministère a d'abord fait état de 50, puis de plus de 150, plus de 250 et plus de 400 blessés, dont au moins trois graves. Les blessés ont pour l'essentiel été touchés par des éclats de verre, selon ces sources. Selon la chaîne Rossia, des fragments du météorite sont tombés dans différents endroits de la région. Des images tournées à Tcheliabinsk montraient apparemment la chute au loin d'un fragment dans un éclair incandescent. La chaîne a également montré le bâtiment d'une usine de la ville partiellement détruit, un mur et le toit effondrés, sans qu'il soit précisé si ces dégâts avaient été causés par l'onde de choc d'explosions dans l'atmosphère, ou par la chute d'un fragment. Aucun incendie n'était visible. Un employé cité par l'agence Interfax a fait état de trois à quatre blessés dans cette usine. Les images filmées par la chaîne Rossia à l'université montraient plusieurs jeunes gens ensanglantés, apparemment blessés par des éclats de verre. Les agences ont également fait état de plusieurs blessés dans une école de Tcheliabinsk. Des vidéos placées par des habitants sur l'internet ont montré des boules incandescentes traversant le ciel à basse altitude. Sur une autre vidéo, des habitants dont certains sont sortis de chez eux torse nu, observent le même phénomène au-dessus de leur immeuble, alors que des explosions se font entendre. L'onde de choc a soufflé les vitres du bureau d'Itar-Tass dans le centre de Tcheliabinsk, a indiqué l'agence. Le ministère des Situations d'urgence a indiqué avoir mobilisé 20.000 hommes, placés en état d'alerte, et trois avions ou hélicoptères pour inspecter les territoires. Les écoles ont été fermées dans toute la région, de nombreux établissements ayant eu leurs vitres soufflées par l'onde de choc, alors qu'il faisait -18 degrés vendredi dans l'Oural. Les autorités ont cependant appelé la population à ne pas céder à la panique. "Il n'y a pas d'évacuation de la population, le niveau de radioactivité est dans la norme. Nous vous demandons instamment de ne pas céder à la panique", a indiqué l'antenne locale du ministère des Situations d'urgence sur son site. Un représentant de Rosatom, l'Agence russe de l'énergie atomique, a souligné que les installations nucléaires de la région n'avaient pas été touchées. Le ministère russe de la Défense a confirmé avoir observé "la chute d'un objet non identifié (probablement d'un météorite) dans l'espace aérien, accompagnée d'explosions et d'éclairs". Les militaires ont indiqué que leurs installations n'avaient pas souffert, et ont envoyé des groupes de reconnaissance sur le lieu présumé de chute des fragments. Le phénomène a également été observé dans plusieurs régions voisines et au Kazakhstan.