J'ai un collaborateur avec qui j'ai vraiment beaucoup de mal. Je lui fixe des objectifs et, pour expliquer ses retards, il ne cesse de me détailler toutes les actions qu'il a dû entreprendre pour atteindre d'infimes résultats. Son quotidien ne m'intéresse pas, je suis déjà à réfléchir à après-demain quand il me raconte son «hier». Ce que j'attends de lui, ce sont des résultats, non des actions stériles ! Et je commence même à me dire que si ça ne fonctionne pas, le mieux serait que cette personne quitte l'entreprise (comme les autres ces derniers temps). Vous faites partie des managers «visionnaires», qui se réveillent chaque matin avec en tête les objectifs à long terme à atteindre et qui ne sont que très peu intéressés par ce qui se passe aujourd'hui au sein de leur entreprise. Une question de vitesse Aussi, on peut vous «abreuver» de reportings et autres tableaux de bord, cela ne vous intéresse pas, car seule la dernière colonne attire votre attention : celle du O.K. ou du K.O. ! Et en soi, ce mode de «management» n'est pas une mauvaise chose s'il ne tombe pas dans l'excès. Car, à force de dénigrer le travail quotidien accompli, vous risquez fort de perdre l'engagement de vos équipes qui, elles, SONT dans ce quotidien. Si vous dévalorisez ce travail, vous finirez par créer un tel doute dans leur esprit qu'ils préféreront abandonner la partie. D'ailleurs, le turnover que vous rencontrez en ce moment est un signal à prendre en considération. Vous n'avez certainement pas recruté des «bras cassés», intéressez-vous par exemple à leurs réalisations dans leur ancien job et demandez-vous pourquoi, aujourd'hui, ils ne sont plus «aussi compétents»… Etes-vous connecté ? Si vous savez «mettre les mains dans le cambouis» de temps en temps, alors vos remarques acerbes quant aux retards accumulés pourront être entendus avec respect… Mais dans le cas contraire, si vous vous êtes éloigné de la réalité de ce monde, vous enfermant dans votre tour d'ivoire, imaginant (à tort) que chacune de vos requêtes est simplissime et qu'il vous suffit de la formuler pour que le résultat vous soit présenté le lendemain alors vous perdrez votre crédibilité aux yeux de vos collaborateurs qui n'auront même plus envie de «descendre sur le terrain» tellement le nombre de buts que vous demandez de marquer est irréaliste. Aussi, évaluez bien les objectifs que vous vous fixez et arrêtez-vous un peu plus sur le R de réaliste/réalisable, mais aussi sur le D du délai à respecter… Vous êtes responsable de sa motivation Avez-vous besoin de «motiver» votre ordinateur chaque matin pour qu'il fonctionne correctement ? Non, vous appuyez sur un bouton, et l'action demandée se met en marche…automatiquement ! En est-il de même pour vos équipes ? Vous le savez, la réponse est non ! Pensez-vous que vos remarques négatives, votre déni de ce qui a été réalisé, vos relances stressantes vont concourir à ce que vos équipes délivrent plus, mieux et plus vite ? Là aussi la réponse est non. Il ne s'agit pas de vous transformer en manager «mièvre» trop généreux en compliments, bien sûr, mais de savoir quand formuler un compliment et de le FAIRE ! Certes, le résultat n'est pas encore là, mais les mini-étapes de succès en seront les jalons les plus sûrs. Vous avez de grandes ambitions pour votre entreprise, et c'est une excellente chose. Maintenant, à vous de savoir vendre cette ambition à vos équipes et cela est un travail de tous les jours ! Vous aimez la vitesse, trouvez alors le bon rythme, celui qui vous permettra d'atteindre vos objectifs mais aussi celui que votre équipe pourra suivre sans s'essouffler dès les premiers 100 mètres et tout en augmentant ses capacités d'endurance !