"Les nouveaux lauréats se soucient peu du premier salaire" Aujourd'hui, nos jeunes sont mieux outillés pour explorer le marché de l'emploi. En effet, en plus des petites annonces presse et des Job Fair organisés par les écoles, ils ont internet qui leur permet d'accéder à une multitude d'informations et de services liés au marché de l'emploi et qui leur donne de la matière pour orienter leurs recherches. Ainsi, ils ont accès aux portails de recrutement qui gèrent une CVthèque et publient des offres, aux sites des entreprises qui communiquent sur leurs activités et affichent leurs offres et puis bien évidemment aux réseaux sociaux qui les rapprochent des recruteurs d'un côté mais aussi qui leur permettent de partager les expériences avec les camarades de promotion ou avec les anciens. Connaître le marché de l'emploi c'est également comprendre les attentes des recruteurs qui recherchent non seulement une formation initiale mais aussi des ressources avec du potentiel, une capacité d'intégration rapide aux métiers et à l'environnement de l'entreprise, une aisance dans la communication… Tout ceci pour accompagner le développement organisationnel de l'entreprise. C'est pour cela que nos jeunes devront continuer à s'investir pour cibler leurs recherches et valoriser l'adéquation que peut avoir leur profil avec le besoin à chaque fois qu'ils postulent. Pour leurs rémunérations, les quelques études salariales au Maroc qui ont été relayées par la presse et par le web renseignent les jeunes lauréats sur les niveaux de salaire à l'embauche. Lors des entretiens d'embauche, en les questionnant sur le sujet, ils sont capables de vous dire à quels salaires leurs camarades ont été embauchés. Pour les juniors, le marché fait la distinction en fonction de leur parcours académique. Ainsi, les lauréats des grandes écoles d'ingénieurs et de commerce étrangères arrivent en tête, suivis des grandes écoles d'ingénieurs locales et en troisième lieu, les écoles de commerce et les universités publiques. Cette hiérarchisation des salaires est plus vraie pour les jeunes lauréats mais le sera beaucoup moins pour les expérimentés puisque très rapidement le vécu professionnel va prendre le dessus dans la rémunération. Dans la majorité des cas, un jeune lauréat, avant d'accéder à son premier emploi, a été dépendant financièrement et attend naturellement que son premier emploi le libère. Il aura à se prendre un peu plus en charge et donc a des attentes à ce niveau-là. Cependant, je ne suis pas sûr que cela ait une grande influence sur le calcul des prétentions salariales. En effet, c'est beaucoup plus le marché qui les guide. D'ailleurs, quand le marché de l'emploi est tendu, les prétentions vont vers la hausse et inversement. Le choix du premier emploi est important dans l'élan que l'on donne à sa carrière. Les entreprises qui permettent à un/une jeune de se développer et d'évoluer dans un environnement organisé seront les plus prisées. Les salaires qu'elles offrent sont rarement discutés parce que les jeunes candidats se sentent en confiance, et ils ont raison sur ce sujet. D'un autre côté, chaque entreprise fixe sa propre politique salariale en intégrant les données du marché. La gestion de la rémunération doit intégrer également plusieurs paramètres liés au poids du poste, à sa maîtrise et surtout assurer une équité interne. Il est recommandé pour l'entreprise de fonctionner dans une fourchette de salaire. Ainsi, les structures salariales permettront d'offrir un salaire à un jeune lauréat de façon assez précise. Cela va se traduire aux yeux de nos jeunes par une palette d'offres des entreprises qui vont osciller entre un minimum et un maximum en fonction des secteurs d'activité et de la taille des entreprises.
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