Cinquante ans après la récupération du Sahara, le Maroc doit saisir l'alternance Trump pour changer le cours de l'histoire    La Chine renforce son influence dans les ports africains, surpassant le reste du monde    Les Etats-Unis déclarent l'ambassadeur sud-africain persona non grata    Ferhat Mehenni : La lutte pacifique du peuple kabyle pour son autodétermination continue de progresser    Places publiques à Laâyoune: une échappatoire pour les habitants durant les nuits ramadanesques    Un corridor souterrain pour l'irrigation agricole prend forme dans la province d'Essaouira, des expropriations actées    Le Maroc érige un cadre académique renouvelé pour la formation au travail social    Mark Carney Prend Ses Fonctions en Tant que Premier Ministre du Canada    Les calculs astronomiques indiquent que le mois de Ramadan durera 29 jours cette année    Une ministre d'origine marocaine dans le nouveau gouvernement canadien    Ramadan: Les investissements publicitaires à près de 452 MDH durant les dix premiers jours    L'Algérie risque des sanctions américaines après la réception de chasseurs russes    Course à l'armement dans le domaine des drones... Le Maroc dans de nouvelles alliances et une concurrence internationale croissante    La France signale une hausse des cas de rougeole importés du Maroc    Elim CdM 2026 : Regragui dévoile sa liste avec Chemsdine Talbi et sans Ziyech    Absence de Ziyech, binationaux, nouveaux visages, concurrence ... Regragui s'explique    Loi organique sur le Droit de grève : feu vert de la Cour constitutionnelle, avec réserves    OMPIC: généralisation de la plateforme de création d'entreprises par voie électronique    Affaire Baitas : le gouverneur de Sidi Ifni Hassan Sadki met en garde contre l'usage partisan des moyens communaux en période pré-électorale    L'or pour la première fois à plus de 3.000 dollars l'once    Les barrages marocains affichent un taux de remplissage de 32,3 % pour un volume de 5,44 milliards de m3    Al-Madrassa al-Jadida : Sept enjeux clés pour une nouvelle école    Caftan Week 2025 : Voici la liste des stylistes sélectionnées    Industries manufacturières : hausse de l'indice de la production de 5% au T4-2024    Les prévisions du vendredi 14 mars    Quel impact ont les récentes précipitations sur la saison agricole de la région Casablanca-Settat?    Antidumping : le Maroc lance une enquête sur les fils d'acier    Commission de l'UA. Mahmoud Ali Youssouf, prend ses quartiers    Economie africaine.La croissance sera bonne mais insuffisante    FRMF : Ce jeudi, s'est tenue l'AGO de l'exercice 2023-2024    Europa League : Le tableau final avec 4 Marocains en quart    Botola D1/J25 : FAR-MAS et OCS-RCAZ lèvent le rideau ce soir    Génomique, Intelligence Artificielle et Protection des Données au Maroc : Vers un Progrès Scientifique et Technologique Responsable    John Cena et Jessica Beil en tournage au Maroc    Togoville Jazz Festival annonce son retour    Comediablanca le festival du rire de Casablanca, dévoile sa programmation    FIFA : Pourquoi la réélection de Fouzi Lekjaa renforce le poids du Maroc dans le football mondial    Literatura: El Ministerio de Cultura apoya la traducción de obras de los MRE    Littérature : Le ministère de la Culture soutient la traduction des œuvres des MRE    Coup de coeur d'El Jadida : L'immeuble Cohen renaît de ses cendres, un siècle d'histoire restauré!    Huile d'olive: Baitas estime que l'huile exportée ne dépasse pas les 8.000 tonnes    Al-Shabab : Hamdallah claque avec un triplé contre Al-Orouba    Festival Comediablanca 2025 : Hanane Fadili et Romain Frayssinet à l'affiche    Complexe Mohammed V : comme un air de discorde…    Droit de grève. La cour constitutionnelle valide le cadre législatif    Addis-Abeba : La participation des élus du Sud du Royaume à la 57e session de la CEA, un signe fort d'intérêt pour l'intégration continentale    S.M. le Roi félicite le Pape François à l'occasion de l'anniversaire de son investiture à la mission papale    Patrimoine : la Kasbah Ajbili classée patrimoine national    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le greffier s'est trompé ? Requête rejetée, retour à la case départ !
Publié dans La Vie éco le 18 - 07 - 2012

le défendeur ne se présente pas à l'audience parce que, lors de l'envoi des convocations, le greffier a mentionné sur l'enveloppe le n°75, au lieu de 57…, et la convocation revient avec la mention «inconnu à cette adresse» ! Le magistrat somme le demandeur de fournir une adresse valable ; ce dernier déclare qu'il n'en a point d'autre, tout en relevant l'erreur du greffe. Pas de souci, requête rejetée pour défaut d'adresse du défendeur !
La justice est avant tout une affaire d'hommes (au sens générique, puisque les magistrates sont de plus en plus nombreuses). Bien sûr, il y a d'abord les justiciables, citoyens ordinaires qu'un hasard de la vie a conduit à se retrouver dans un palais de justice. Ils en ignorent les usages, les coutumes et traditions ; ils sont un peu perdus dans l'immensité des espaces (halls majestueux, salles d'audiences imposantes) et ne comprennent pas les subtils codes qui régissent ce milieu. Ils choisissent donc, pour la plupart, de se faire assister par un juriste professionnel, l'avocat, qui va les aider techniquement, par sa connaissance du droit, mais aussi moralement car il maîtrise, lui, les arcanes du tribunal, connaît les différents services, et, surtout, il sait s'adresser aux fonctionnaires. Justement, parmi ces derniers se trouvent deux catégories : d'un côté les greffiers, huissiers et secrétaires d'audience, dont le rôle est de gérer les dossiers confiés aux magistrats, c'est-à-dire envoyer les convocations aux parties, classer les pièces du dossier, ou accomplir tout acte de procédure ordonné par le juge.
Ce dernier est, lui, la pièce maîtresse du dispositif : les affaires qui lui sont soumises attendent une réponse juridique, les contribuables pour leur part espèrent que justice sera rendue, et le système repose sur une application sereine du droit, basée parfois sur des interprétations personnelles ou des jurisprudences connues : c'est ce que l'on appelle l'intime conviction.
Or, ces derniers temps, on ne sait quelle mouche a piqué certains magistrats casablancais. Les jugements rendus sont loin de répondre aux attentes des citoyens, l'application du droit y est pour le moins hasardeuse, et, en tout état de cause, la justice n'est pas rendue comme elle devrait l'être.
Prenons trois exemples récents. Dans le premier cas, voici une personne désireuse de récupérer un local commercial, où le locataire a disparu depuis belle lurette, sans payer les arriérés de loyer, et sans laisser d'adresse. Lors de l'audience de février 2012, le juge écarte d'un revers de main le constat d'huissier attestant que le local est abandonné et décide de convoquer le locataire, pour avril. A la date prévue, pas de locataire, mais une mention, sur la convocation : local fermé… Ce qui incite le juge à décider cette fois une convocation par courrier recommandé, fixant le mois de juin comme prochaine audience. Et en juin, constatant que le courrier n'était toujours pas revenu, de renvoyer le tout à octobre 2012, au grand désespoir du propriétaire. En fait, dès la première audience, le dossier aurait dû être mis en délibéré, sur la foi du constat d'huissier, et un jugement d'expulsion aurait dû intervenir 15 jours plus tard !
Dans le second cas, le juge a bien ordonné l'expulsion du locataire défaillant, et dans des délais record. Mais il avait oublié de vérifier que le nom de l'expulsé avait bien été retranscrit dans le jugement. Et donc lors de la procédure de notification, puis d'exécution, l'avocat du locataire a eu beau jeu de clamer que son client n'était en rien concerné par l'expulsion, tout en exhibant sa carte d'identité nationale : l'expulsé, Hamid B. n'est en effet pas le locataire, Ahmed B (il suffira de déposer une nouvelle requête aux fins de rectification d'erreur matérielle, régler de nouveaux frais de justice, attendre quelques mois, et le problème sera
réglé).
Dans le troisième cas, il s'agissait de récupérer une somme d'argent versée à titre d'arrhes pour la location d'un appartement…finalement jamais occupé. La cause est simple, les reçus sont là, le défendeur ne se présente pas à l'audience. Et pour cause, lors de l'envoi des convocations, le greffier a mentionné sur l'enveloppe le n°75, au lieu de 57… (où avait-il la tête ?), et la convocation revient avec la mention «Inconnu à cette adresse» ! Le magistrat somme le demandeur de fournir une adresse valable ; ce dernier déclare qu'il n'en a point d'autre, tout en relevant l'erreur du greffe. Pas de souci, requête rejetée pour défaut d'adresse du défendeur ! Il existe pourtant la procédure dite du curateur qui permet de statuer en l'absence d'une des parties… mais le juge n'avait pas envie de se fatiguer pour si peu !
Ajoutons un dernier cas déjà traité dans ces colonnes : celui du flagrant délit….en l'absence de tout délit…et concluons joyeusement : Ne crains pas la justice, mais crains le juge, affirme avec beaucoup de bon sens un ancien dicton russe !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.