Le CDVM est en train de mettre à niveau le cadre réglementaire pour accueillir ces produits financiers nés au début des années 1990 aux Etats-Unis. Plus connus sous le nom d'ETF, ils permettront d'accroître la liquidité du marché. Ils génèrent, en principe, moins de frais que les OPCVM classiques. Un nouveau produit financier verra bientôt le jour à la Bourse de Casablanca. Il s'agit des Exchange Traded Funds (ETF) ou fonds indiciels cotés. Cette initiative est à mettre à l'actif du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) qui s'est, à plusieurs reprises, réuni avec les acteurs du marché boursier dans le but d'optimiser l'offre d'actifs financiers existante. Pour le moment, et dans la perspective de mettre en place l'infrastructure nécessaire à leur création au Maroc, l'autorité mène le chantier qui vise à mettre à niveau les cadres légal et réglementaire du marché pour accueillir ces produits et encourager leur développement. Ce chantier vise en premier la fixation des conditions d'admission des ETF à la négociation sur le marché, la création d'un compartiment qui leur sera dédié, la mise en place d'un cadre réglementaire spécifique et enfin la fixation des conditions dans lesquelles l'autorisation de leur cotation sera délivrée. Les ETF sont tout simplement des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) qui répliquent la performance d'un indice ou d'un panier de référence. Ils fonctionnent ainsi comme les fonds indiciels classiques, sauf qu'ils sont cotés en continu en Bourse et peuvent s'acheter et se vendre comme des actions. Ils sont constitués sous la forme de Fonds communs de placement (FCP) et partagent donc le même objet que tout FCP, à savoir la collecte de l'épargne publique en vue de l'investir dans des actifs définis, permettant ainsi aux investisseurs de bénéficier des avantages connus de la gestion collective : recours à des professionnels de l'investissement, mutualisation des coûts et frais de gestion, partage des risques… La composition des fonds indiciels est diffusée quotidiennement Cependant, les ETF se distinguent des FCP de droit commun car ils ont pour objet de s'exposer sur un indice, le plus souvent un indice d'instruments financiers, tout en étant cotés sur un marché organisé. Ainsi, ils permettent à leurs porteurs d'investir dans un indice, en une seule transaction sur le marché, en assurant une liquidité garantie par l'opérateur qui les gère. Les ETF sont nés aux Etats-Unis au début des années 1990. Le premier fonds américain a été lancé en 1993 pour répliquer l'indice S&P 500. Ils sont apparus ensuite sur la Bourse de Paris en 2001, avant de connaître un succès grandissant en Europe, puis en Asie. L'investissement dans les ETF offre plusieurs avantages aux investisseurs. Le premier est la simplicité, car un ETF s'achète et se vend en Bourse tout au long de la journée de cotation, et il se négocie aux conditions du marché. Le second avantage réside dans leur faible coût. En effet, l'investissement dans les ETF donne généralement lieu au paiement de frais de courtage identiques à ceux des actions traditionnelles. Ils n'impliquent ni droit d'entrée, ni droit de sortie comme c'est le cas pour les OPCVM classiques, sachant que ces droits peuvent s'élever à 3% de la valeur liquidative. Il est à noter, par ailleurs, que l'achat (ou la vente) d'un ETF est plus avantageux que l'achat de l'ensemble des actions qui composent l'indice répliqué par le fonds. Le troisième avantage est la transparence. Les ETF sont négociés en Bourse, donc sur un marché centralisé et organisé, ce qui apporte aux intermédiaires des garanties d'efficience et de sécurité. Pour les investisseurs, la composition des ETF et leurs valeurs liquidatives sont diffusées quotidiennement. Ce qui veut dire qu'en suivant la performance de l'indice répliqué, l'investisseur peut facilement déduire la performance de son ETF. Enfin, le quatrième avantage des ETF est la liquidité. En effet, les organismes qui s'occupent de leur gestion s'engagent vis-à-vis des investisseurs à maintenir en permanence la liquidité de ces fonds, à des prix à l'achat et à la vente avec un écart maximum et une quantité minimum dans des conditions normales du marché. Ainsi, l'intérêt des ETF pour le marché boursier casablancais est multiple. Pour le CDVM, ces produits «s'érigent indéniablement en tant qu'accélérateurs de liquidité et ils contribueront à encourager l'investissement en Bourse et à améliorer la profondeur du marché». Les ETF permettront aussi d'étoffer l'offre marocaine de produits financiers, tout en permettant à la place de gagner en compétitivité dans la région, et constitueront le premier pas vers la mise en place de nouveaux produits. Cela dit, le lancement des ETF au Maroc reste un projet à moyen terme, compte tenu de la batterie de mesures réglementaires à adopter et des moyens humains et matériels à mettre en place.