Environ deux tiers des importations relèvent du régime du droit commun. Sont principalement touchés par la baisse, les véhicules industriels, les vêtements confectionnés, les produits de céramique, les ouvrages en fonte et acier et les meubles ainsi que certains appareils d'éclairage. On a tendance à focaliser sur le démantèlement des tarifs douaniers relatifs aux échanges commerciaux avec l'Union européenne, mais on oublie qu'à partir de janvier 2012, une série importante de baisses des droits de douane est entrée en vigueur. Elle a trait aux importations en provenance de tous les pays dans le cadre du régime commun. Et cela représente plus de 70% des importations marocaines. En 2010, les opérateurs ont importé l'équivalent de 212,4 milliards de DH de marchandises en provenance de pays qui ne bénéficient pas de régime préférentiel, et la Douane marocaine a dû les taxer au prix fort. Ces changements, qui n'incluent pas les produits agricoles, interviennent non pas en application des accords de libre-échange que le Maroc a conclus avec ses partenaires commerciaux, mais conformément à une réforme tarifaire engagée par l'Administration des douanes depuis 2007. Aussi et à compter de ce mois, le taux le plus élevé qui sera appliqué dans le cadre du régime de droit commun descend à 25% au lieu de 30% en 2011. Sont concernés les produits finis de consommation qui risquent de concurrencer les articles similaires produits au niveau local. Vont bénéficier ainsi de ce réaménagement tarifaire, les véhicules industriels, les vêtements confectionnés, les pneumatiques, les produits de céramique, les ouvrages en fonte et acier, les meubles ainsi que certains appareils d'éclairage. Ces importations, rappelons-le, étaient taxées aux frontières à hauteur de 45% en 2007 et de 40% en 2008. Dans le même temps, le taux appliqué aux importations des demi-produits sera ramené de 25% à 17,5%. Dans cette catégorie, on retrouve particulièrement les véhicules et voitures de tourisme. Les deux autres quotités ne subissent aucun changement puisqu'ils ont atteint depuis le début de 2011 le seuil fixé par la réforme qui est de 2,5% et de 10%. Le premier taux s'applique aux intrants (tels les produits énergétiques et les engrais), aux biens d'équipement ainsi qu'aux matériels et outillages, à condition que ces produits ne soient pas fabriqués localement. La liste comprend également les produits chimiques, les véhicules importés démontés, les fils textiles et les produits pharmaceutiques non produits localement. Quant au taux des droits de douane à 10%, ils concernent les importations de produits semi-ouvrés comme certains types de bois, les tissus et certaines matières plastiques. La Chine, le Japon et la Corée du Sud pourraient renforcer leur position A qui profiteront ces réaménagements tarifaires ? C'est principalement aux importations en provenance des pays asiatiques, et plus précisément de la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, la Thaïlande, Singapour, le Taïwan et le Japon. Sans oublier d'autres pays qui développent de plus en plus de produits et qui, à l'aide de campagnes agressives orchestrées sur les marchés internationaux, sont en quête de nouveaux débouchés notamment en Afrique du Nord convoité particulièrement pour sa position stratégique qui servirait de plateforme idéale pour le grand marché de l'Union européenne et l'Afrique subsaharienne, allusion surtout au Brésil et à la Russie dont les exportations vers le Maroc ne cessent de progresser. Plus concrètement, les observateurs n'écartent pas une nette progression dans les années à venir des exportations asiatiques de produits finis de consommation vers le Maroc. Et pour cause : le taux de droits de douane à 25% représente une suppression d'un sixième de la protection douanière. «Ce qui est considérable surtout si l'on sait que les prix des articles en provenance de cette région sont largement très abordables et compétitifs», souligne un cadre de l'Administration de la douane. Déjà avec des droits de douane à 30%, ils parvenaient à s'imposer sur le marché marocain. En attestent nos achats en machines et appareils divers qui ont totalisé 2,5 milliards de DH en provenance de la Chine, et 431 MDH du Japon. Il faut dire que ce sont surtout les produits chinois qui se positionnent le mieux pour tirer profit de cette baisse tarifaire. Ce sont surtout les récepteurs radio et télévision et les voitures de tourisme qui pourraient renforcer la position de notre troisième fournisseur. Mais il y a d'autres pays asiatiques qui pourraient en bénéficier également. Il en est ainsi de la Corée du Sud qui exporte vers le Maroc, et au prix de l'ancienne tarification, un peu plus de 857 MDH de voitures de tourisme, 590 MDH d'appareils récepteurs radio et télévision, et 250 MDH de voitures industrielles. Sans oublier les dragons de l'Asie qui renforcent de plus en plus leur position sur le marché marocain. A leur tête figure Singapour qui exporte dans le pays des composants électroniques pour une valeur de plus de 1,4 milliard de DH. Il y a aussi la Thaïlande d'où proviennent trois catégories de produits (appareils récepteurs radio et télévision, voitures de tourisme et voitures industrielles) pour plus d'un milliard de DH.