Les quatre Caisses de dépôt vont créer un cadre permanent de concertation (CPC) pour favoriser, d'une part, le partage de bonnes pratiques et d'expertises et, d'autre part, les interactions avec l'écosystème financier méditerranéen en faveur de projets concrets à impact direct sur les populations. Suivez La Vie éco sur Telegram Les directeurs généraux des Caisses de dépôt du Maroc, Khalid Safir, de France, Eric Lombard, d'Italie, Dario Scannapiecco, et de Tunisie, Nejia Gharbi, se sont réunis, ce jeudi 2 mai à Rome. Ils ont ainsi acté la création d'un cadre permanent de concertation (CPC) favorisant, d'une part, le partage de bonnes pratiques et d'expertise entre les Caisses et, d'autre part, les interactions avec l'écosystème financier méditerranéen pour promouvoir la mise en œuvre de projets concrets ayant un impact direct pour les populations. La région est en effet confrontée à de multiples défis, en premier lieu le réchauffement climatique caractérisé par des températures qui augmentent 20% plus vite que la moyenne mondiale. La biodiversité marine et côtière de la Méditerranée, unique au monde, est en grave danger. L'érosion côtière, la montée des eaux, la désertification, le stress hydrique... Autant de phénomènes qui sont déjà des réalités pour de nombreux pays de la région. À ces défis environnementaux s'ajoutent des problèmes sociaux, économiques et énergétiques exacerbés ces dernières années par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Sur tous ces sujets, les Caisses de dépôt, acteurs contracycliques de premier plan, engagés en faveur de l'intérêt général, ont développé une véritable expertise en déployant des solutions innovantes à l'échelle nationale. Face à ce constat, les échanges entre les directeurs généraux ont porté sur trois thèmes clés qui correspondent à des priorités d'action de chacune des caisses :
* L'investissement. En tant qu'investisseurs responsables et catalyseurs des investissements du secteur privé, les dirigeants des caisses ont dressé le bilan de différentes initiatives menées pour dynamiser et promouvoir l'investissement en Méditerranée à l'instar d'Inframed. Ils ont également évoqué le potentiel impact régional d'investissements réalisés au niveau national.
* Le climat et la biodiversité. Les directeurs généraux ont rappelé que leurs établissements contribuaient activement aux efforts pour protéger les écosystèmes et l'adaptation au changement climatique. Grâce à une triple expertise écologique, foncière et financière doublée d'une excellente connaissance des territoires et la capacité de déployer des financements à long terme, les Caisses de dépôt sont des acteurs majeurs pour penser, développer et soutenir des solutions permettant de concilier biodiversité et développement économique dans une démarche collaborative associant les acteurs locaux.
* L'innovation financière au service du potentiel humain. Les directeurs généraux ont rappelé que les liens humains demeuraient très forts d'une rive à l'autre, perpétuant ainsi cette identité méditerranéenne, fruit du brassage des populations au cours des siècles. Diasporas, entrepreneurs et entrepreneuses, universitaires... Les «forces» vives au Nord comme au Sud doivent être pleinement associées aux solutions innovantes pour répondre aux défis d'aujourd'hui et de demain. Les directeurs généraux ont réaffirmé leur engagement pour répondre aux besoins de financement des projets des start-up et des PME.
À l'issue de leurs échanges, les directeurs généraux ont acté la création d'un «cadre permanent de concertation» (CPC) qui fournira une plateforme de discussion souple et opérationnelle entre les quatre institutions permettant d'échanger sur les bonnes pratiques dans des secteurs clés, tels que le développement urbain, l'adaptation au changement climatique, la protection de la biodiversité, le développement d'infrastructures durables et le financement de projets portés par les start-up et les PME. Le CPC favorisera également l'interaction et la coordination avec l'ensemble de l'écosystème financier méditerranéen, qu'il s'agisse de structures nationales proches du modèle de Caisses de dépôt ou d'acteurs clés du financement impliqués en Méditerranée, tels que la Banque européenne d'investissement (BEI), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), les Agences de développement nationales ou différents réseaux d'investisseurs, notamment de long terme, afin de garantir les synergies adaptées entre les différents dispositifs financiers. Ils ont également salué le rôle et l'action de l'Union pour la Méditerranée (UpM) en tant que cadre multilatéral de coopération en Méditerranée pleinement engagée dans le développement économique durable et inclusif de la région. Face aux défis multiples auxquels la région est confrontée, notamment celui du changement climatique, les directeurs généraux ont souligné que les Caisses de dépôt étaient pleinement mobilisées pour continuer de mettre en place des réponses innovantes et concrètes en faveur des populations et de la protection de l'environnement. Khalid Safir, directeur général de la CDG Maroc, a souligné la nécessité de saisir cette opportunité pour inscrire les Caisses de dépôt dans une trajectoire de développement durable. Il a ainsi affirmé «que pour avoir un monde meilleur demain et au-delà de la proclamation des principes, nous devons, nous Caisses de dépôt, porter de nouvelles ambitions et sans doute songer à de nouvelles méthodes d'action. À nouvelle étape, nouvelle stratégie. Notre horizon doit être l'accompagnement de toutes ces transitions pour le bien-être des générations futures.» Eric Lombard, directeur général de la CDC France, a quant à lui déclaré lors de cette réunion : «Je me réjouis que les enjeux climatiques et environnementaux soient au cœur de nos échanges entre caisses méditerranéennes. Pour répondre aux défis inédits auxquels la région fait face, une action collective et résolue est indispensable. C'est le sens de cette réunion et de notre engagement avec mes collègues italien, marocain et tunisien». Nejia Gharbi, directrice générale de la CDC Tunisie, a affirmé avec conviction lors de la réunion la nécessité d'inscrire les actions dans une trajectoire de développement durable. Elle a déclaré que pour construire un avenir meilleur, il est impératif d'adopter de nouvelles ambitions et de repenser les méthodes d'action. Elle a ainsi déclaré : «Notre horizon doit être orienté vers l'accompagnement des transitions nécessaires pour le bien-être des générations futures et pour que notre action soit impactante. En tant que membres du Forum des Caisses de dépôt, nous partageons cet engagement en faveur d'une action collective et résolue pour relever les défis multiples auxquels est confrontée notre région».