Sa composition chimique comprend 20% de déchets d'origine non contrôlée. L'administration travaille sur les textes d'application de la loi 22.10 interdisant la fabrication et l'importation de sacs en plastique non dégradable ou non biodégradable. L'arrêté conjoint du ministère de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies et du ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement rendant obligatoire depuis le 4 septembre 2009 l'application de la norme concernant les emballages en plastique, a été largement respecté par les professionnels du secteur. Même les industries informelles, qui représentent tout de même 80 % du marché, ont changé leur comportement. «Nous avons fortement milité auprès des opérateurs de l'informel pour les sensibiliser et les amener à appliquer ce premier décret», explique Mamoun Marrakchi, président de la Fédération marocaine de la plasturgie (FMP). Mais ne nous réjouissons pas si vite. Car, à y regarder de plus près, les sacs en plastique noir ont certes disparu de notre champ de vision, mais pour être mieux remplacés par des sacs en plastique marron, dont la composition chimique comprend toujours 20% de déchets dont l'origine n'est pas contrôlée. Un risque évident pour la santé lorsque cette matière est en contact direct avec des denrées alimentaires. Pour venir une bonne fois pour toutes à bout des sacs non respectueux de l'environnement et de la santé, l'administration travaille sur les textes d'application de la loi 22-10 publiée au Bulletin officiel du 5 août 2010 qui interdit non seulement «la fabrication des sacs et sachets en plastique non dégradable ou non biodégradable», mais également «leur importation, leur détention en vue de la vente, leur mise en vente, leur vente ou distribution à titre gratuit». Selon M.Marrakchi, «les modalités d'application du texte sont bien plus compliquées qu'il n'y paraît». Plusieurs questions se posent. «Comment contrôler ce qui est dégradable ? Comment éviter la fraude pour l'impression des coordonnées du fabricant sur le sac ?», s'interroge-t-il. L'efficacité même de la dégradabilité semble mise en doute. «Des conditions particulières doivent être réunies pour que le sac se dégrade de façon chimique. La seule dégradabilité valable est celle agissant de façon biologique», explique le président de la FMP. Autrement dit, l'interdiction des sacs non dégradables est une solution temporaire. D'autres actions doivent être menées, notamment une campagne de sensibilisation auprès du grand public qui était prévue depuis plus d'un an.