De janvier à mars, l'encours a stagné et la production de nouveaux crédits a même baissé de 1%. Les prêts personnels en baisse de 10%. Les sociétés mises à mal par la concurrence des banques. Le crédit à la consommation semble lui aussi avoir été rattrapé par le marasme ambiant. Entre décembre 2010 et fins mars 2011, l'encours global des crédits accordés par les sociétés de financement a stagné autour de 41 milliards de DH, d'après les statistiques de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), qui n'ont pas encore été rendues publiques. En année glissante, la progression est de 6,4%, loin du rythme d'avant-crise -la progression annuelle en 2008 par exemple avait été de 18%. Cette évolution est d'autant plus à relativiser qu'elle s'accompagne d'une baisse de 1 % de la production (nouveaux crédits commercialisés sur la période). Ce calme est reflété par les faibles variations du financement automobile et du prêt personnel. Le premier voit son stock légèrement rogné avec un encours qui passe de 12,8 à 12,7 milliards de DH entre décembre et mars. Légèrement meilleure, la progression en glissement annuel s'établit à 1 %. Il ne faut pas en déduire pour autant que l'activité du prêt auto a tourné au ralenti sur la période. En effet, en glissement annuel, la production a progressé de 17%. Il faut y voir l'effet des efforts commerciaux et des campagnes promotionnelles des sociétés de crédit. Mais plus que cela c'est le redressement des ventes de véhicules neufs (+9,5% au premier trimestre) qui est à l'origine de cette performance. Des signes d'amélioration du niveau du risque sont perceptibles «Le bon comportement du marché a permis à plusieurs sociétés de financement de réaliser des performances à deux chiffres sur le prêt auto au premier trimestre», assure Aziz Cherkaoui, vice-président de l'APSF. Pour sa part, le prêt personnel voit son encours s'établir au premier trimestre 2011 à 27,2 milliards de DH, soit à peu près le même niveau observé en début d'année. En revanche, en glissement annuel, le stock a augmenté de 10,6 %. Mais là encore, le comportement de la production sur la même période relativise cette progression. L'activité du prêt personnel baisse en effet de 10 % au premier trimestre 2011 en comparaison à 2010. Les professionnels lient ce repli au resserrement des conditions d'octroi de prêts personnels en raison de la montée du risque. A cela s'ajoute une concurrence de plus en plus acharnée des banques sur ce segment. Selon des professionnels, elles réalisent 45 % des prêts personnels au lieu de 30 %, il y a quelques années. L'encours des crédits à la consommation des banques à fin mars se monte à 32,8 milliards, en progression de 6,8% en un an. Reste le revolving et le crédit à l'équipement dont l'encours total ne dépasse pas 1,5 milliard de DH. Si le premier suscite toujours peu d'intérêt, le second est victime du phénomène de transvasement qui s'opère au profit des prêts personnels.