La huitième édition de la Semaine nationale de l'artisanat organisée par le ministère du Tourisme et de l'artisanat, s'est ouverte ce mercredi. Dans son allocution, le Chef du gouvernement a souligné «l'attention particulière» accordée par l'Exécutif à ce secteur, compte tenu de son poids économique et social. Suivez La Vie éco sur Telegram La Semaine nationale de l'artisanat tient sa 8e édition à partir de ce mercredi 28 février, à Casablanca, sous l'égide du ministère du Tourisme et de l'artisanat, sous le thème «L'artisanat, un levier de développement au service du rayonnement et de la protection des patrimoines matériel et immatériel». Signe de l'importance de ce secteur, le coup d'envoi de cette importante manifestation a été donné par le Chef du gouvernement. Dans un discours prononcé à cette occasion, Aziz Akhannouch, a d'emblée mis en relief les enjeux inhérents à ce secteur stratégique pour le Royaume: «L'artisanat traditionnel constitue un levier essentiel pour la préservation du patrimoine matériel et immatériel du Royaume, conformément aux directives royales». Il a dans ce sens mis en avant les efforts continus du gouvernement et l'implication des artisans dans le transfert de leur savoir-faire et de leurs compétences professionnelles de génération en génération, afin de préserver les métiers traditionnels menacés d'extinction. Un poids économique considérable Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle. «La richesse et la diversité de notre artisanat contribuent fortement à valoriser l'image du Royaume dans le monde. Sans oublier que ce secteur est un véritable moteur de développement de l'attractivité de la destination touristique marocaine», a souligné Akhannouch. Un chiffre pour s'en convaincre : 10% des recettes touristiques proviennent des produits artisanaux achetés localement. Insistant sur la dimension économique et sociale de ce secteur, qui a enregistré une dynamique «exceptionnelle» ces dernières années, le Chef du gouvernement a rappelé qu'il contribue à hauteur de 7% au PIB et emploie environ 20% de la population active. Mieux encore, les exportations du secteur ont dépassé pour la première fois de son histoire le seuil du milliard de dirhams au cours des années 2022 et 2023, avec un taux de croissance estimé à 7%, s'est-il félicité, ajoutant que ce dynamise a eu un impact positif «significatif» sur les artisans traditionnels. Structuration du secteur Des performances qui ne sont pas le fruit du hasard. Comme rappelé par Aziz Akhannouch, «depuis son investiture, ce gouvernement s'est employé à poser les bases nécessaires à une transformation durable du secteur basée sur deux axes stratégiques importants : la restructuration du secteur et l'amélioration de la compétitivité des industriels traditionnels». En ce qui concerne la restructuration du secteur, le gouvernement mis en œuvre de nouveaux textes légaux et réglementaires, tout en adoptant les textes d'application de la loi 17-50 relative à l'exercice des activités artisanales, entrée en vigueur depuis les premiers mois de ce mandat. Ce nouveau cadre juridique a permis la création du Registre national de l'artisanat (RNA), qui constitue un mécanisme important et fondamental de structuration du secteur, réclamé par les artisans depuis plus de 50 ans, a rappelé Akhannouch. A fin février, le nombre d'inscrits sur ce registre s'est élevé à 389.000 artisans ! Les efforts du gouvernement ont également concerné la protection sociale des artisans. A ce propos, le chef du gouvernement indiqué que plus 641.000 artisans ont été inscrits à la CNSS pour bénéficier de l'assurance maladie obligatoire (AMO), qui permettra contribuer de manière significative à l'amélioration de la santé et des conditions de vie de tous les acteurs du secteur. Compétitivité, «Morocco Handmade» et capital humain Sur le volet de la compétitivité, le gouvernement a œuvré à améliorer les mécanismes de soutien aux acteurs du secteur et à développer de nouveaux programmes pour les artisans, qui les aident à améliorer leurs capacités de production et leur connaissance des marchés pour les orienter vers les vers l'exportation. L'action du gouvernement a également consisté en la création de centres d'excellence pour un certain nombre de branches de l'industrie traditionnelle telles que les tapis et la poterie. Par ailleurs, Aziz Akhannouch a souligné que des travaux ont été menés pour améliorer la qualité des produits de l'artisanat grâce à des programmes de certification et des labels de qualité. Sur ce point, il a affirmé que le Maroc compte désormais 69 marques collectives couvrant une large gamme de produits sous la marque «Morocco Handmade». Enfin, sur le plan du développement du capital humain, Aziz Akhannouch a affirmé que le transfert d'expertise et de compétences et la préparation de la prochaine génération d'artisans est au cœur des préoccupations du gouvernement. Pour cela, des solutions innovantes sont déployées, à travers des partenariats entre secteurs public et privé. Les efforts consentis ont déjà permis d'augmenter de 55% le nombre des inscrits dans les établissements de formation affiliés au ministère de tutelle entre 2021 et 2023. Et de conclure que le gouvernement est déterminé à poursuivre ses efforts pour fournir un environnement approprié pour moderniser et développer le secteur. Il s'agit, selon le chef du gouvernement de surmonter les défis pour améliorer le niveau de performance des travailleurs, notamment en matière de compétitivité, de numérisation, d'égalité des sexes, d'amélioration des conditions de vie, etc. Il s'agit également de réduire les disparités dans la répartition de la valeur ajoutée et d'intégrer les jeunes.