L'Istiqlal a carrément boudé les travaux de la commission. On est loin des houleux débats du projet de Budget 2008 où le PJD et l'USFP se sont ligués contre le ministre Salaheddine Mezouar, mais l'examen et le vote en commission de la Loi de finances 2011 au sein de la première Chambre livrent un aperçu assez révélateur de la cohésion de la majorité gouvernementale. D'abord, les 8 députés de l'Istiqlal membres de la commission n'ont pas jugé utile de faire le déplacement. Seul Omar Sentissi, frais transfuge du MP et vice-président de la commission, a participé régulièrement au débat. La présidente du groupe, Latefa Bennani Smires, a fait quelques rares apparitions. L'Istiqlal voulait-il manifester ainsi sa position quant au rapprochement entre le RNI, l'UC et le PAM ? Il faut dire que la majorité des 14 membres du groupe RNI-UC a, elle, tenu à soutenir en force son ministre, d'autant que l'USFP s'est retrouvée quelques affinités «oppositionnistes» avec le PJD. Un fait que les socialistes ne renient pas, mais tiennent à préciser que «les partis de la majorité ont bien travaillé leurs amendements lors des réunions ayant précédé le débat. Et il y a eu certaines propositions que nous partagions avec le PJD», concède Khalid Hariri, député USFP. Quant au comportement du PAM, il est pour le moins intrigant. Le parti s'est abstenu pendant le vote du texte en séance plénière. En commission, par contre, et concernant les amendements retenus, une vingtaine au total, il a tantôt voté avec la majorité, tantôt contre. Des fois, il s'est abstenu. Selon une source de la commission, les députés PAM ont veillé à ne jamais voter dans le même sens que le PJD. Le texte est actuellement entre les mains des conseillers et il ne risque pas de soulever de grands remous. Reste quand même à savoir de quelle manière la majorité s'entre-déchirera.