Sous la pression de la société civile amazighe, des groupes parlementaires sont désormais favorables à l'impression du tifinagh sur les billets de banque. Après le rétropédalage du RNI-UC et la mise au point du PPS, le MP, l'USFP et le MDS ont également révisé leurs positions. Le PJD et l'Istiqlal se trouvent isolés. Finalement la plénière de la Chambre des représentants n'a pas procédé, comme prévu ce mardi, au vote du projet de loi n°47.17 portant statut de Bank Al Maghrib. L'opération a été repoussée au 10 juin. Ce report est dû aux divergences apparues entre les composantes de la majorité au sujet de l'impression du tifinagh sur les billets et pièces de monnaie. Les présidents des différents groupes parlementaires ont convenu de surseoir l'approbation du texte en question jusqu'à l'adoption du projet la loi organique n°26.16 sur l'officialisation de la langue amazighe. «Cette initiative du report est à mettre à l'actif des députés du PJD et l'Istiqlal. Ces derniers redoutaient en effet d'être mis en minorité par les autres groupes lors de la séance du vote, d'autant que le rapport de force n'était pas en leur faveur», nous confie une source parlementaire. Le PJD et l'Istiqlal isolés Outre l'appui du PAM, l'amendement autorisant l'impression des billets de banque en tifinagh compte également le soutien des députés du bloc RNI-UC. La semaine dernière le président de ce groupe, Kamili, a demandé dans une lettre adressée à la présidence de la Chambre des représentants le réexamen du projet de loi sur Bank Al Maghrib par les membres de la Commission des Finances et du Développement. Il appuyait sa requête sur les articles 192 et 197 du règlement intérieur de la Chambre des représentants. Pour sa part, le groupement du PPS a indiqué, dans une mise au point publiée seulement vingt-quatre heures après le rétropédalage du RNI-UC, que son représentant dans ladite Commission n'a pas pris part à la réunion du 21 mai ayant connu le rejet de l'amendement sur le tifinagh approuvé quelques jours auparavant par les conseillers. On apprend également que les élus du Mouvement populaire de l'USFP ainsi que ceux du Mouvement démocratique social seraient favorables à ce que les billets de banque portent des lettres tifinaghes à côté des arabes. En effet, la somme de l'ensemble de ces voix issues de partis de la majorité gouvernementale et de l'opposition est largement supérieure aux 170 députés que comptent le PJD et l'Istiqlal à la Chambre des représentants. Isolés sur la scène parlementaire, les députés de la Lampe et les amis de Nizar Baraka ont opté pour la solution du report. Néanmoins, il parait improbable de voir la loi organique sur l'officialisation de la langue amazighe adoptée d'ici le 10 juin alors qu'elle traine depuis trois ans à la Chambre basse. Pour mémoire, le 14 mai dernier le PAM et l'Istiqlal ont décidé de se retirer de la sous commission créée pour parvenir à un compromis entre les groupes sur la question de l'opérationnalisation de l'article 5 de la constitution.