Le résultat net part du groupe repasse au vert avec 820 MDH au lieu des -191 MDH à fin juin 2009. Le bon comportement de l'assurance, de la filière aménagement, immobilier et tourisme ainsi que des opérations sur portefeuille de participations a été salutaire. Le périmètre de consolidation compte désormais 1 008 sociétés au lieu de 103, il y a un an. Le groupe Caisse de dépôt et de gestion (CDG) est à l'heure du redressement financier. En effet, la «vieille dame» signe un premier semestre 2010 des plus satisfaisants avec un résultat net part du groupe (RNPG) qui s'est hissé à 820,2 MDH contre une perte nette de 190,6 MDH pour la même période de l'année écoulée durant laquelle les comptes ont été, pour la première fois, présentés selon les normes IFRS. Ce résultat permet d'anticiper une rentabilité à deux chiffres des fonds propres pour l'année 2010. Ce retournement est d'autant plus louable qu'il est réalisé en dépit d'une piètre performance des activités bancaires qui, avec 24 milliards de DH, contribuent à près de 24% du total bilan consolidé. En effet, le CIH, un des poids lourds du périmètre de consolidation, a vu son RNPG divisé par 10 au cours des six premiers mois de l'année en chutant à 24 MDH et un produit net bancaire (PNB) qui dévisse de 8%, à 1,2 milliard de DH. Quant à la CDG Capital qui porte les métiers de banque d'affaires et Corporate, elle affiche un recul de 5% de son PNB consolidé (à 207,3 MDH) et une croissance timide de 4,5% de son bénéfice net PdG qui pointe à 105,6 MDH. L'embellie est donc venue des activités non bancaires telles l'assurance, la filière aménagement, immobilier et tourisme (AIT), les opérations sur portefeuille de participations ou encore les métiers financiers exercés directement par la CDG (placement et trading pour compte propre et gestion de l'épargne de la prévoyance). Ainsi, le «résultat des autres métiers» a progressé de 15% pour s'établir à 1,3 milliard de DH tiré par la bonne performance d'Atlanta dont le résultat technique consolidé s'est bonifié de 73% à 225 MDH. Seule ombre au tableau, le coefficient d'exploitation s'est dégradé Le «résultat sur actifs financiers disponibles à la vente» est, pour sa part, passé de -199,7 MDH à fin juin 2009 à 1,086 milliard. Cette dernière inflexion trouve son explication dans les plus-values réalisées sur cette classe d'actifs (780 MDH contre 82 MDH un an auparavant) et les reprises de dépréciation durable (pour près de 290 MDH). Il faut dire que le bras armé financier de l'Etat avait dû comptabiliser en 2009 des provisions pour dépréciations durables de 811 MDH, principalement à cause de ses placements à l'étranger dans Club Med et TUI AG, les cours boursiers respectifs ont subi un sérieux revers depuis l'arrivée de la CDG dans leur tour de table à hauteur respectivement de 10% et de 5%. La conjugaison de ces éléments favorables génère in fine une évolution positive de 29% du PNB consolidé à 2,7 milliards de DH. Sur ce creuset, le résultat d'exploitation ressort en très nette amélioration en totalisant 937 MDH contre 14 MDH à fin juin 2009, et ce, en profitant d'une forte détente des dotations aux amortissements et du coût du risque. Seule ombre au tableau : la dégradation de 5,5 points du coefficient d'exploitation qui passe à 54,7%. Pour leur part, les fonds propres consolidés s'étoffent de 20% à 17,8 milliards de DH, ce qui situe la CDG au cinquième rang des groupes marocains en termes d'assise financière derrière Ona/Sni, Attijariwafa bank, Groupe Banques Populaires et OCP (tous disposant de fonds propres supérieurs à 20 milliards de DH). Au demeurant, la CDG, qui continue d'investir et d'étoffer ses activités comme en témoigne l'étendue du périmètre de consolidation (qui compte désormais 108 sociétés contre 103 en 2009), allie à nouveau croissance et rentabilité. Avec la récente opération de cession partielle de Medi Telecom, le millésime 2010 sera sans doute particulièrement rehaussé grâce à une plus-value plantureuse.