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La baisse de l'euro est-elle pénalisante pour l'économie marocaine ?
Publié dans La Vie éco le 31 - 05 - 2010

L'euro s'est déprécié de 20% par rapport au dollar mais seulement de 1,06% par rapport au dirham.
La hausse de 6% du dollar par rapport au dirham valorise les exportations de phosphates mais fait craindre pour les importations de pétrole.
Pas d'impact sur la dette extérieure publique.
Où va l'euro ? La monnaie unique poursuit sa dégringolade, dans la foulée de la crise grecque. Mardi 25 mai, en fin de journée, son taux de change était de 1,22 dollar pour un euro, soit le niveau le plus bas depuis quatre ans. En près d'un semestre, soit depuis décembre 2009, la monnaie unique européenne a perdu près de 20% de sa valeur par rapport au dollar.
Dans la mesure où le dirham est fortement ancré à l'euro (voir la composition du panier de devises auquel est indexé le dirham), quel impact ces variations monétaires ont-elles sur l'économie marocaine ? Les échanges extérieurs du Maroc, c'est connu, se réalisent principalement avec l'Europe ; en particulier avec la France et l'Espagne. En 2009, les importations du Maroc à partir de l'Hexagone ont représenté 15,7% du total des importations, tandis que la part des exportations vers ce pays était de 24,5%. Les recettes MRE en provenance de la France se sont élevées à 21,45 milliards de DH, soit 42,7% du total des recettes MRE, et les investissements français 28,7 % de l'ensemble des IDE. L'Espagne, en deuxième position dans le commerce extérieur du Maroc, a absorbé 21,2% des exportations totales du Maroc et fourni 12,1% des importations du Royaume. Bref, les relations économiques avec ces deux pays de la zone euro sont très importantes, et c'est pourquoi d'aucuns se demandent si la baisse de la parité de la monnaie unique n'est pas de nature à affecter les exportations marocaines.
Il faut d'abord rappeler que le fort ancrage du dirham à l'euro procède justement de cette préoccupation : éviter les écarts importants en cas de fluctuation de la devise européenne. Selon les données de Bank Al Maghrib relatives au cours moyens mensuels des principales devises, un euro s'échangeait au mois d'avril 2010 contre 11,18 dirhams, au lieu de un euro contre 11,30 dirhams en janvier 2010, soit une appréciation de la monnaie nationale de 1,06%.
En glissement annuel, le dirham s'est déprécié de 0,29% par rapport à l'euro
En glissement annuel, la Banque centrale indique que le dirham s'est déprécié de 0,29% par rapport à l'euro, de 2,73% par rapport à la livre sterling et de 4,08% par rapport au yen japonais. Il est clair, dans ces conditions, que par rapport au principal partenaire commercial du Maroc, la parité monétaire est pour l'instant sans grand effet sur les exportations du Royaume.
Certes, en théorie, lorsque le dirham s'apprécie, fortement, on parle d'une perte de compétitivité-prix des exportations et, inversement, d'un gain pour les importateurs. Non seulement nous ne sommes pas dans cette configuration, mais en plus les exportations marocaines souffrent d'abord d'un faible niveau de productivité et, ceci expliquant probablement cela, d'une faible teneur en intensité technologique. «Nous vendons des minutes, notre valeur ajoutée, grosso modo, c'est la main-d'œuvre, par conséquent la parité monétaire ne joue pas vraiment dans le comportement de nos exportations ; du moins au regard de la valeur du dirham à l'heure qu'il est», explique Abderrahmane Ouali, professeur d'économie monétaire. «Et par ailleurs, ajoute M. Ouali, un euro pour 1,22 dollar, ce n'est même pas le niveau de lancement de la monnaie unique. Et même si celle-ci revenait à son niveau originel, ce ne serait qu'une simple correction».
Si l'on met de côté les phosphates, les exportations, de façon générale, du moins celles qui ont un certain poids, dépendent de logiques externes, d'une part, et ont une destination géographiquement limitée, d'autre part, selon la plupart des analystes. C'est le cas des articles de bonneterie et des vêtements confectionnés (du textile, en gros) qui constituent l'essentiel des exportations de produits finis de consommations (30 milliards de DH sur 36 milliards en 2009), lesquels produits finis de consommation ont occupé la première place dans les exportations totales. «Environ 70 % des exportations de textile s'effectuent sous le régime de l'admission temporaire. Autrement dit, les opérateurs ne font que répondre à une commande, en provenance de l'Europe et sur laquelle ils n'ont aucune maîtrise», explique un de ces analystes. «Pour dire les choses autrement, les leviers de croissance, le dynamisme de l'export se situent à l'extérieur, là où se trouvent les donneurs d'ordre», précise-t-il.
Il a suffi en effet que l'Europe plonge dans la récession pour que ce secteur connaisse des difficultés énormes depuis environ dix-huit mois. Sur le premier trimestre 2010, les vêtements confectionnés ont baissé de 35,5% et les articles de bonneterie de 29 %. Maintenant que la reprise se profile dans la zone euro, que le prolongement de l'hiver a induit des déstockages, les commandes affluent et le secteur retrouve un certain dynamisme. «Les opérateurs du secteur se préoccupent d'ailleurs davantage de la main-d'œuvre à recruter que du comportement de l'euro», témoigne Abdelali Berrada, ancien directeur de l'Association marocaine de l'industrie du textile et de l'habillement (AMIT) et actuellement expert à l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), chargé du projet consortium d'exportation. Parmi les raisons de la reprise du textile, M. Berrada ajoute un autre facteur…monétaire cette fois : la hausse du dollar, et donc le rétrécissement de l'écart avec l'euro, dit-il en substance, a fait se rabattre les acheteurs européens des marchés asiatiques, où la facturation se fait en monnaie américaine, vers des marchés proches comme le Maroc.
Et néanmoins, même si la question de change est pour l'instant absente des préoccupations des exportateurs, en particulier des «textiliens», certains, et parmi eux M. Berrada, insistent sur le fait que les opérateurs devraient penser à souscrire des assurances contre le risque de change. Pourquoi cela ne se fait-il pas ? «Tout le monde pensait que l'euro ne ferait qu'augmenter et qu'il serait donc inutile de se prémunir contre le risque de change», croit savoir l'ancien directeur de l'AMITH. Ce problème de fond des exportations ne concerne pas que le textile. «C'est le cas aussi du câblage, de la voiture, de l'aéronautique», confie un exportateur. «Quand on ne travaille pas pour un donneur d'ordre, c'est pour la maison mère. Dans ces conditions, la question de change, en théorie importante, n'entre pas toujours en ligne de compte. D'autant que cette question est globalement correctement gérée», avoue ce dernier. Une étude du cabinet Natixis, de janvier 2010, ne dit pas autre chose : même si «(…) le dirham s'apprécie en tendance depuis 2002, la devise ne semble (…) pas désalignée par rapport aux fondamentaux de l'économie». Et Natixis de souligner que l'actuel taux de change «ancré sur un panier de devises (…) pèse sur la compétitivité [des exportations] en raison de la hausse des coûts unitaires du travail plus rapide que la productivité».
Une dette publique libellée à 73% en euros
Sans trop entrer dans le débat des experts sur la sensibilité du commerce extérieur à la parité monétaire, disons que, au regard de la structure des exportateurs, de leur contenu et de leur destination, la parité du dirham ne semble pas constituer la variable à même de redresser la situation de ce secteur. Elle peut agir à la marge tout au plus ! Par ailleurs, le Maroc est un importateur structurel, il a intérêt à une bonne tenue de sa monnaie. S'agissant maintenant du dollar, le faible ancrage du dirham au billet vert se traduit par des fluctuations plus importantes lorsque celui-ci subit des variations. Ainsi, avec le redressement de la monnaie américaine, le dirham s'est déprécié de près de 6 % entre fin décembre 2009 et fin avril 2010. C'est une bonne nouvelle pour les exportations de phosphates, même si cela pénalise les importations de produits énergétiques (voir article en page suivante). La dette libellée en dollar va également s'apprécier légèrement, mais cette appréciation est compensée par le gain tout aussi léger réalisé sur la dette libellée en euro. «Dans la mesure où la structure de la dette en devise reflète grosso modo la composition du panier de référence du dirham, nous ne nous faisons pas de souci sur les effets des fluctuations monétaires. Il y a un équilibre qui s'opère», assure un responsable au ministère des finances. Actuellement, la dette extérieure publique, celle du Trésor et celle garantie par l'Etat (entreprises publiques, collectivités locales), est composée à 72,7% en euro, 8,6% en dollar, 6,2% en yen japonais et 12,5% en autres monnaies. La dette extérieure du Trésor, elle, est à 76,7% en euro, 10% en dollar, 3,3% en yen et 9,5% en autres monnaies.
Au total, la baisse de l'euro, en terme nominal en tout cas, ne paraît pas de nature à affecter les exportations. Mais si le mouvement baissier s'accentue…


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