Des membres de l'Amith confirment que les carnets de commandes commencent à se remplir. Certains industriels considèrent, toutefois, que la visibilité ne va pas au-delà de juin. Un léger vent de reprise semble souffler sur le secteur textile. De quoi redonner espoir aux industriels après un premier trimestre très difficile marqué par une baisse de 30% des exportations en raison, notamment, du recul de la demande chez les deux principaux clients que sont la France et l'Espagne, mais aussi de la dépréciation de la livre sterling qui a principalement affecté les professionnels de Rabat et Salé qui exportent en particulier vers la Grande-Bretagne. Des industriels qui ont requis l'anonymat pronostiquent avec certitude la reprise des exportations au cours de ce deuxième trimestre. Pour l'heure, aucun chiffre n'est avancé et l'Office des changes n'a pas encore publié les statistiques d'avril. En tout cas, les optimistes, eux, se basent sur l'état de leurs carnets de commandes. «Nous avons des commandes fermes livrables en juin que nous sommes en train de réaliser. Notre entreprise tourne à plein régime et nous avons même dû embaucher une dizaine d'ouvriers temporaires, ce que nous ne pouvions pas imaginer en début d'année», se félicite un industriel de Casablanca. Selon un autre industriel, bien qu'il n'en soit pas encore à recruter des effectifs supplémentaires, le vent a bien tourné. «Je prévoyais l'arrêt d'une ligne de production suite à une réduction de commandes qui a été décidée par l'un de mes plus anciens donneurs d'ordre français. Mais j'ai pu décrocher un contrat avec un groupe allemand et je m'apprête à signer un contrat avec un client américain. Des commandes qui sauveront peut-être mon exercice 2010». Le marché intérieur aussi important que l'export Ces témoignages sont confortés par un membre de l'Association marocaine de l'industrie du textile et de l'habillement (Amith) qui affirme que les carnets de commandes des entreprises commencent à se garnir et que de nombreuses entreprises fonctionnent actuellement à plein régime. Sauf que cet enthousiasme n'est pas totalement partagé. «Il est vrai qu'il y a eu un frémissement par rapport au premier trimestre mais cette tendance, s'interroge un industriel, va-t-elle se poursuivre sachant qu'actuellement nous avons seulement une visibilité à la fin juin ?». Pour d'autres, le débat ne doit pas être focalisé seulement sur les exportations car, disent-ils, «le textile, c'est également le marché local» qui progresserait à deux chiffres. Selon l'Amith, qui l'estime à 30 milliards de DH, contre la moitié si l'on se réfère aux chiffres officiels, l'activité domestique a augmenté suite aux mesures de lutte contre les importations en sous-facturation.