L'enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie publiée par BAM renforce le constat Si un vent de reprise semble souffler sur l'activité des entreprises, il ne profite pas encore à l'industrie. Cela ressort d'abord dans les chiffres de Bank Al-Maghrib (BAM) sur le crédit bancaire. En effet, si la majorité des branches d'activité a demandé nettement plus de crédits à l'équipement, depuis le début de l'année, signe qu'elle se remet à investir (ce qui a propulsé l'encours de ce type de financements de 9,4% à fin juin 2017 sur une année glissante, à 157,4 milliards DH), il en a été tout autrement pour les entreprises du secteur secondaire et spécifiquement pour les industries manufacturières. Celles-ci ont au contraire vu leurs crédits à l'équipement chuter de 9,8% sur une année glissante, à 18,5 milliards DH. Et au moment où ces financements ont chuté de 2,8% depuis le début de l'année, l'ensemble des branches d'activité affiche lui une progression de 3% sur la période. L'enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie que vient de publier BAM au titre du mois de juillet vient elle aussi renforcer ce constat. La grande idée à en retenir est que les opérateurs de l'industrie demeurent anxieux quant à l'évolution de leur activité sur les prochains mois. Interrogés notamment sur leur carnet de commandes, la quasi-totalité des opérateurs le jugent inférieur à la normale. Ce qui n'arrange pas les choses c'est qu'une grande partie des entreprises dit manquer de visibilité sur la production et les ventes. Dans le détail, les premiers à rapporter un carnet de commandes moins garni que la normale sont les industriels du textile de l'habillement et du cuir de même qu'ils s'attendent pour les trois prochains mois à une baisse de la production et des ventes. Le pessimisme de certains opérateurs peut paraître injustifié A leur tour, les industriels de la mécanique et de la métallurgie quoiqu'ils rapportent une hausse des commandes, notamment pour les spécialistes de la métallurgie, jugent leur carnet de commandes à un niveau inférieur à la normale dans l'ensemble des sous-branches. Eux aussi anticipent une baisse de la production et des ventes qu'il s'agisse du marché local ou étranger sur le prochain trimestre. Même son de cloche enfin parmi les opérateurs de la chimie-parachimie dont le carnet de commandes reste à un niveau inférieur à la normale sachant même que plus des deux tiers des industriels de la branche déclarent ne pas avoir de visibilité quant à l'évolution future de la production et des ventes. Il n'y a en fait que les industries agroalimentaires qui ont des raisons de rester optimistes avec un carnet de commandes qui se serait situé à un niveau normal, ce qui les porte à anticiper une amélioration de la production et des ventes sur les trois prochains mois. A vrai dire, le pessimisme des opérateurs peut paraître injustifié, les dernières semaines ayant été marquées par une évolution favorable de leur activité. En effet, l'ensemble des branches rapportent en majorité une hausse de leur production. Seules la mécanique et la métallurgie font exception à la règle, les machines ayant moins tourné sur cette branche. Cela fait que le taux d'utilisation des capacités calculé par BAM s'est maintenu entre juin et juillet à 59%. Le comportement des ventes a, lui aussi, de quoi donner espoir aux opérateurs. Celles-ci ont en effet augmenté dans la quasi-totalité des branches. Ce qui est encore plus positif c'est que les réponses recueillies par BAM ressortent, par estimation, que les ventes auraient progressé aussi bien sur le marché local qu'à destination de l'étranger pour l'ensemble des branches. L'agroalimentaire est le seul à ne pas s'inscrire dans cette configuration avec une stagnation de ses exportations. Notons aussi que le travail des métaux relevant de la mécanique et métallurgie ainsi que l'industrie du cuir et la chaussure évolue à contre-courant en termes d'activité avec des ventes qui ont plutôt décliné. Il n'est pas non plus question de hausse pour le textile mais plutôt de stagnation.