BMCE Capital Global Research table lors de la prochaine réunion de Bank Al-Maghrib, prévue le 20 juin, sur une hausse limitée de 25 pbs du taux directeur à 3,25%, voire un statu-quo. A l'approche du conseil de Bank Al-Maghrib prévu le 20 juin prochain, les analystes livrent leurs pronostics quant à l'orientation de la politique monétaire de la banque. Selon la cellule d'analyse et de recherche BKGR, la Banque Centrale a été contrainte de revoir à la baisse ses prévisions de croissance en raison de la forte incertitude sur la production agricole de cette année, à 55 millions de quintaux au lieu un niveau normatif de 75 MQx, sachant que la campagne agricole précédente avait cumulé 33 MQx. Ce qui devrait induire une progression de la valeur ajoutée agricole de 1,6%. En parallèle, compte tenu d'un contexte marqué par la baisse du pouvoir d'achat des ménages marocains et par l'entrée en récession de certains partenaires économiques du pays, les activités non agricoles devraient ralentir à 2,7% contre une hausse de 3,4% en 2022. D'un autre côté, l'inflation s'est établie à 7,8% à l'issue du mois d'avril de cette année (8,2% en mars). Et même si elle demeure bien au-dessus des objectifs de la Banque Centrale, elle semble se diriger lentement mais sûrement, dans un mouvement inflectif. Par ailleurs, après plusieurs mois de forte instabilité, le marché des taux semble regagner en sérénité comme l'atteste la reprise des levées du Trésor, le retour d'appétence pour les échéances plus longues de la part des investisseurs et un réajustement à la baisse des taux de plusieurs maturités. En théorie, BAM devrait maintenir sa politique monétaire restrictive afin d'atteindre son objectif d'inflation. Il reste toutefois à noter que la relative détente des prix observée ces deux derniers mois serait davantage attribuable à l'atténuation de la part « importée » de l'inflation qui profite largement de la baisse des cours des hydrocarbures et des premiers effets du resserrement des politiques monétaires internationales. De même, l'inflation endogène qui provient de la composante alimentaire devrait également se dégonfler profitant, post tensions liées au Ramadan, du retour des productions saisonnières du printemps pour les produits maraichers et les légumineuses. A l'international, les banques centrales devraient dans les semaines à venir maintenir l'orientation restrictive de leurs politiques monétaires, tout en atténuant leur intensité. Les anticipations convergent majoritairement vers une hausse des taux de la BCE d'un quart de point en juin et en juillet avant de marquer une pause pour le reste de l'année au moment où la FED devrait opter pour un statu-quo. Partant et au vu de l'origine non monétaire de l'inflation marocaine, il est possible d'envisager que Bank Al-Maghrib continue sur une politique monétaire similaire à celle de ses homologues pour prévenir la dépréciation du Dirham par rapport aux principales devises de son panier de cotation. En conjuguant tous ces éléments, BKGR prévoit une hausse limitée de 25 pbs du taux directeur, pour atteindre 3,25% voire même un statu-quo avec une faible probabilité d'occurrence, tout en maintenant le taux de réserve obligatoire inchangé à 0%.